Nouveau départ [libre]

10 mars, 9h

Depuis qu'il était devenu invisible, William ne se préoccupait plus de grand chose. Il errait, sans vraiment de but. Il n'avait pas d'autre choix que de voler pour se nourrir. On pourrait croire que voler c'est facile quand on est invisible, mais c'est sans compter que ce que vous volez, bah c'est pas invisible comme vous. Il avait cru comprendre que ses chaussures, contrairement au reste de ses vêtements qui étaient en coton (il avait troqué son jean contre un autre pantalon plus léger), ne suivaient pas son invisibilité. Il ne savait pas pourquoi, mais après avoir entendu des commentaires de passants qui voyaient des chaussures se promener toutes seules, il avait vite comprit qu'il valait mieux les abandonner.

Depuis quelques temps, la météo à Hellwood était catastrophique. Il n'avait pas cessé de pleuvoir depuis déjà plusieurs jours, et ça ne semblait pas s'améliorer pour les prochains jours. Du coup, après avoir marché 5 minutes dehors, William était trempé (car un parapluie qui vole en l'air tout seul, c'est assez peu discret). Il entra dans une supérette de quartier, pas loin de l'ancienne zone industrielle, pour s'abriter quelques minutes, mais surtout pour pouvoir trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Il parcourait les rayons, cherchant un truc pas trop gros pour pas se faire remarquer, mais suffisamment pour pouvoir satisfaire son appétit. Son choix s'arrêta sur le premier sandwich qu'il attrapa. Au moment où il s'apprêtait à sortir du magasin, il entendit de l'affolement derrière lui. Il avait tout d'abord craint de s'être fait remarqué, mais quand il se retourna il aperçut un homme, la trentaine, qui menaçait le caissier et les autres clients avec une arme à feu. Le propriétaire du magasin, ne se fit pas prier pour lui donner le contenu de la caisse, le suppliant de les laisser en vie maintenant qu'il avait obtenu ce qu'il désirait.

L'homme s'apprêtait à quitter l'établissement, marchant à reculons pour tenir en joue le reste de la cliente. L'adrénaline monta dans les veines de William. Lâchant son sandwich, il ne réfléchit pas bien longtemps. Profitant de son invisibilité, il donna un gros coup de pied sur le côté du genou de l'homme. Après trois ans de boxe, il savait comment faire chuter un homme, aussi costaud soit-il. Le voleur se retrouva à terre, hurlant de douleur. Personne n'avait comprit ce qu'il s'était passé et le propriétaire en profita pour sortir sa propre arme. C'était un petit vieux, un peu frêle et qui avait légèrement la tremblote. William ne l'avait pas vu, si ça avait été le cas, il ne serait certainement par resté dans sa ligne de mire. Le voleur tenta de se relever et la nervosité du propriétaire l'emporta sur la frousse qui le tenait au ventre. Son doigt appuya sur la gâchette et le coup partit. Et encore une fois tout le monde resta stupéfait devant ce qu'il se passait. William aussi. La balle était bel et bien partie, mais personne ne put dire où elle avait atterrit. Mais lui il avait bien comprit. La douleur qu'il ressentait au côté droit, juste sous ses côtes lui coupa le souffle. Il n'émit aucun son et s'enfuit le plus vite possible, ne s'occupant pas de la réaction des gens lorsque les portes automatiques du magasin s'ouvrirent sur son passage. Il avait gardé les mains appuyées contre sa plaie pour contrôler le flot de sang qui en coulait.

Il s'arrêta dans une ruelle pour examiner les dégâts. La balle avait traversé, c'était déjà ça. Même s'il en résultait deux beaux trous dans sa peau au lieu d'un. Il retira tant bien que mal sa chemise pour s'en faire un bandage (il avait toujours un tee-shirt sous ses chemises). Il se trouvait pas très loin de l'ancienne zone industrielle et il décida d'aller d'aller chercher un abri là-bas. Souvent, les vieux entrepôts étaient utilisés comme lui de squat. Et avec un peu de chance il pourrait y trouver quelques médicaments. Il arriva près d'une grande usine et y décela une présence à l'intérieur. Il se dirigea vers ce qui semblait en être l'entrée, une grande porte métallique qu'il parvint à pousser, non sans un
gémissement de douleur. L'usine était gigantesque et pour parfaire le tout, elle possédait plusieurs étages. William explora le rez-de-chaussé à la recherche de quelqu'un, n'importe qui. Il savait qu'il lui serait impossible de se faire voir, mais il espérait trouver quelque chose pour se soigner. Mais personne. Peut être à l'étage. Mais ses forces commençaient à le quitter. Il s'assit contre un mur, non loin d'une porte, les mains toujours sur sa plaie. Il voulait tenter de récupérer, avant de poursuivre les recherches là haut. Sauf que sa blessure eu raison de sa volonté. Il sombra dans l'inconscience.

Alec fronçait les sourcils, tirant légèrement la langue sur le côté, comme si cela pouvait l’aider à mieux se concentrer. Allongé à plat ventre sur le sol poussiéreux de l’étage de l’usine où on l’avait recueilli, il avait posé devant lui un paquet de feuilles blanches qu’il s’appliquait à remplir de dessins de… d’insectes, à première vue. C’était fou le nombre de petites bêtes qui pouvaient pulluler dans une ancienne zone industrielle. Le petit garçon les trouvait particulièrement amusantes, à grouiller les unes sur les autres, certaines aux mouvements ultra rapides, d’autres aussi lentes que gracieuses. Les araignées, surtout, se montraient particulièrement coopératives. Elles bougeaient au ralenti, et Alec n’avait aucun mal à saisir le moindre de leurs mouvements sur du papier.

L’exercice en lui-même était plutôt apaisant. L’enfant balançait d’avant en arrière ses pieds nus redressés derrière lui, appréciant le silence qui l’entourait. Il pouvait sans peine se laisser aller à ses pensées… Et quelles pensées… Il avait retrouvé sa sœur aînée, seulement la veille. Elle lui avait assuré qu’Hywel allait bien. Un sourire naquit sur les lèvres du petit garçon. Il était déçu qu’Aislinn ne soit pas venue avec lui jusqu’ici, pour qu’il lui présente ses nouvelles amies. Angeline et Marianna étaient vraiment adorables. Trop, sans doute. Il se sentait un peu dépassé. Un peu trop important. Mais il était bien, ici. Et il ne lui restait plus qu’une chose à faire, à présent… Aislinn et Hywel étaient saines et sauves, même si elles continuaient de lui manquer terriblement. Il lui fallait encore retrouver Will.

Au moment même où cette idée lui traversait l’esprit, un bruit métallique le fit bondir sur ses pieds, et louper une bonne dizaine de battements de cœur. Ses feuilles s’envolèrent sans qu’il cherche à les rattraper. Retenant sa respiration, l’enfant s’avança le long du couloir, jusqu’à une sorte de balustrade qui donnait sur le rez-de-chaussée, l’immense salle principale de l’usine. Quelqu’un était entré. Que devait-il faire ? Donner l’alarme ? Il n’était pas sûr d’avoir assez de cran. Alec posa son visage entre les barreaux métalliques de la balustrade, se penchant plus encore pour essayer d’apercevoir l’importun. Il avait cru entendre un gémissement de douleur… Peut-être ce quelqu’un avait-il besoin d’aide ?

Cette question silencieuse suffit à lui redonner du courage… Le silence s’était fait à nouveau à l’étage inférieur. Il devait aller voir… Après un bref regard en arrière, Alec descendit prudemment les escaliers, en essayant de se rassurer. Après tout, personne ne pouvait le voir, non ? Il devait profiter de cet avantage. La gorge nouée, l’enfant posa le pied sur la dernière marche, balaya la salle d’un regard fluo… Et plaqua une main sur sa bouche, pour retenir un cri de surprise et d’horreur. Il y avait bel et bien quelqu’un. Quelqu’un qui était allongé, inconscient, peut-être… un rouge inquiétant teintait ses vêtements et quelque peu le sol. Et ce quelqu’un était…

Le petit garçon pâlit, pris d’une horrible intuition qui le poussa à courir jusqu’à l’inconnu qui n’en était pas un. Il vira au verdâtre à la vue du sang, tout près de lui. Il n’avait jamais beaucoup aimé cela… Ses blessures, pas plus que celles des autres. Il arborait d’ailleurs encore fièrement un joli bandage au poignet droit, souvenir récent d’une coupure qu’il avait récoltée en entrant dans l’usine par une fenêtre, deux jours plus tôt.

- Will !!!

Etait-ce vraiment lui, qui venait de crier ? Il ne reconnut pas vraiment sa voix, tant elle lui sembla rauque et faible. Ses genoux tremblèrent sous lui, menaçant de crouler sous son poids. C’était bien lui. William. Des larmes montèrent aux yeux du petit garçon, sans qu’il puisse les contrôler. Son grand frère… Juste en face de lui. Pour de vrai. La rougeur profonde du sang s’étalant sur la chemise du jeune homme le fit rapidement sortir de sa transe. Alec s’agenouilla instinctivement auprès du blessé –autant pour éviter de perdre l’équilibre, que pour s’approcher de lui – et posa une main sur son front. C’est comme ça qu’on lui avait appris à faire, pour savoir si quelqu’un était malade.

William était un peu froid, mais l’enfant ne trouva pas cela si inquiétant. En revanche, l’odeur métallique du sang lui donnait la nausée. Il ne savait pas pourquoi, mais il était persuadé qu’il ne fallait surtout pas laisser son frère endormi de la sorte. Qui lui avait expliqué cela ? Ne jamais laisser un blessé dans l’inconscience. Toujours lui parler. Il l’ignorait… mais il le savait. C’était comme dans les histoires que la maîtresse d’école lui racontait auparavant…

- William ? Will, steplaît, réveille-toi ! Est-ce que t’as très mal ? J’vais t’aider, t’inquiète pas… J’vais…

A la vérité, il ne savait pas très bien quoi faire… Il ignorait qui était encore présent dans l’enceinte de l’usine. Tout ce qu’il savait, c’était où Angeline rangeait son matériel pour soigner les gens. Il avait bien regardé comment elle et Marianna avaient soigné son poignet. Peut-être qu’il faudrait juste faire pareil, avec Will.

- J’vais chercher des pansements, tu vas voir, ça va aller… J’vais voir si y a quelq’un !

Sa voix chevrotante n’était pas forcément rassurante, mais il y mettait toute la volonté du monde. Les jambes vacillantes, l’enfant se redressa et courut comme il n’avait jamais couru de sa vie, sautant par-dessus les marches, arrivant à l’étage, et dévalisant littéralement le contenu de la pseudo trousse de pharmacie des Chimères. Il déposa toutes ses trouvailles aux pieds de son frère. Des larmes coulaient maintenant sur ses joues. Il ne voulait pas retrouver Will, pour le perdre aussitôt.

- J’te laisse pas partir, pas question !

Chimère Nombre de messages : 5 Age : 30 Date d'inscription : 01/04/2009

Hinari avait fuit la vie quelques temps après être devenue invisible mais ne sachant qu'est-ce qu'il fallait vraiment qu'elle fasse, sa conscience avait reprit le dessus. Elle en était donc arrivée là, le désir de vouloir servir de nouvelles personnes, des personnes souvent inconnues mais qui peut-être la prendraient plus au sérieux. Toutes les maladresses qu'elle avait fait alors qu'elle était "visible" semblaient s'effacer en même temps que son corps.

Elle s'en retourna vers la ville même d'Hellwood. La ville qui ne comprennait pas souvent ce qui se passait dans ses rues, dans ses maisons, dans ses alentours. Hinari connaissait ce sentiment permanent d'insécurité, elle avait ressentit pendant un temps des présences, des auras qu'elle ne voyait pas, qu'elle ne connaissait pas non plus.

Bien sûr, elle en avait parlé autour d'elle mais c'était comme si ce qu'elle disait n'était pas si important. Ces paroles devanit poussières auc yeux des autres, il était certains que parler du chat de la voisine était bien plus important. Elle, qui aimait lire, s'était donc imaginée plusieurs histoires, des fantômes qui revenaient pour se venger ou des choses dans un genre fantastique avec des licornes.

Bien sûr quand elle était devenue elle même invisible, elle avait compris et même si elle avait depuis lontemps renoncé aux contes de fées. Elle avait compris que toutes ceci était différent.

La forêt lui paraissait pour une fois plus aussi agréable qu'avant, et pour réfléchir elle avait opté aujourd'hui pour l'unsine desaféctée en bordure d'Hellwood. Elle y rentra et y découvrit l'immensité de la batîsse. S'étendant sur plusieurs étages, tout résonnait. Elle caressa els murs de métal. Ils étaient galcés, froids comme la neige et la pluie qui tombait dehors.

Elle s'enfonça dans l'usine. En marchant elle regardait au sol, elle y vit une goutte de sang. Intriguée et avançant à pas feutrés, elle s'avança vers les escaliers pour mener au premier étage. Elle suivit ensuite d'autres gouttes, toutes aussi fraîches les unes que les autres. Elle explora un peu l'étage, tout en restant discrète. Enfin, dans le couloir elle vit le bléssé avec lui, il y avait un enfant. Comme elle ne savait pas si cet enfant la voyait, elle se contenta de se pencher au-dessus du blessé, sa hanche était rouge. Elle essaya d'abord de le reveiller par les mots :

-Hé !

Elle laissa passer un silence. Ce silence devint pesant.

-Hé ! Tu m'entends ?

Elle regarda la blessure de l'inconnu.Puis elle vit une bande et quelques morceaux de tissus étalés autour du petit garçon.Il avait fouillé pour lui aussi aider cet homme. Elle banda la blessure et éponga le sang avec les chiffons qu'elle avait mouillés. Elle attendit auprès de lui. Peu lui importait si ils la voyaient ou pas. Elle s'interressa alors au petit garçon. Il lui semblait qu'il pouvait la voir.

-Excuse-moi, fit-elle. Je voulais juste... aider.

Elle s'écarta des deux garçons.

Chimère Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 26/04/2009

Ce matin-là, Marianna se trouvait dans ce qui tenait lieu de cuisine aux chimères. Elle tentait vaillamment de composer un repas qui ait l'air de quelque-chose avec les maigres ressources dont elle disposait. Il aurait été plus facile d'organiser un goûter ou une soirée beuveries au vu du stock qui contenait plus de bouteilles et de paquets de gâteaux que d'autres denrées. Il allait falloir trouver un moyen de remédier à cela sans quoi tous ces gens allaient souffrir rapidement de malnutrition. Elle commençait à se dire qu'il allait probablement falloir voler quelques ressources lorsqu'elle entendit du bruit en provenance d'en bas. Elle était intriguée mais elle se dit que ce devait être le vent ou peut-être un animal égaré. Puis elle entendit quelqu'un courir dans les couloirs. Des pas légers, ce devait être Alec. Mais pourquoi diable courrait-il dans les couloirs ?

Le temps qu'elle sorte pour essayer de le suivre, il avait déjà disparu. Bon sang il devait être vraiment pressé ! Marianna commença à se demander s'il n'était pas arrivé quelque-chose de grave pour mettre le gamin dans un tel état. Elle se mit à tenter de le retrouver mais comme elle ne savait pas trop où il était parti et que l'usine était assez grande ça lui prit du temps. Quand elle arriva enfin à le retrouver, il était en compagnie de deux autres personnes.

Une jeune fille qui devait avoir seize ans se trouvait près de lui. Elle semblait déboussolée et avait l'air de ne pas trop savoir si elle faisait bien d'être là ou pas. Elle avait des yeux verts fluorescents comme tous les invisibles que Marianna avait vus jusque-là. Elle supposa donc que cette fille était une invisible aussi. Sans doute était-elle aussi perdue que Marianna l'avait été, et avait-elle voulu rencontrer des gens comme-elle. Il faudrait penser à lui parler.

Plus près d'Alec et allongé au sol se trouvait un jeune-homme qui devait avoir la vingtaine. Il semblait inconscient et avait un pansement frais au côté. Vu la quantité de sang répandu au sol, la blessure devait avoir été assez vilaine. Le garçon n'allait certainement pas se promener avant quelques temps et il allait lui falloir des soins ainsi que des médicaments. Cette fois ils n'y échapperaient pas, il allait falloir trouver quelque-chose. L'ennui c'était qu'Angeline s'était absentée et de toute évidence ni Alec ni la nouvelle n'étaient en état d'organiser les choses. Marianna soupira, elle avait terriblement peur de faire une bêtise mais après-tout c'était visiblement elle l'aînée et donc à elle de prendre en main. Elle prit son courage à deux mains et approcha de ce petit monde. Elle se pencha aux côtés d'Alec et regarda le jeune-homme inconscient.

On ne peut pas le laisser ici, il va falloir le porter en douceur jusqu'à un lit pour qu'il puisse se reposer. Il va aussi falloir lui trouver à manger et nous n'avons rien de vraiment correct à ce niveau-là. Il faudrait trouver des fruits et légumes. Je n'aime pas cette idée mais il va falloir qu'on ait recours à un moyen de s'en procurer et ce sera probablement en volant. Peut-être l'un de vous pourrait-il aller au marché voir si les commerçants n'ont pas du surplus dont ils se débarrasseront ?

Elle regarda tour à tour Alec et la jeune fille. Tous deux semblaient un peu dépassés par la situation et elle les comprenait parfaitement. Mais Alec avait l'air affolé, il était aussi pâle que l'avait été le chemisier de Marianna. A voir son expression on avait l'impression qu'il se faisait beaucoup de souci pour le jeune-homme.

Alec tu connais ce garçon ? Tu sais ce qu'il lui est arrivé ?

Il était allongé au milieu d'un champ, entouré par les hautes herbes, les bras sous la tête, la casquette baissée sur son visage pour lui cacher le soleil, de la musique dans les oreilles. Il somnolait presque, lorsqu'il reçut un coup dans les côtes et que quelque chose, ou plutôt quequ'un, lui tombe dessus. Lorsqu'il se redressa, il aperçut un jeune fille, étendue de tout son long en travers de son corps. Cette situation avait quelque chose de familier, mais son esprit semblait comme engourdi, incapable de réfléchir. Tant pis, c'est pas vraiment important. Il l'aida à se relever et leurs regards se croisèrent. Pas tant pis finalement. Il était mal à l'aise. Non pas que la fille n'était pas belle, bien au contraire, seulement voilà, cette journée, il l'avait déjà vécu, il en était sur. Quelque chose en lui voulait lui faire comprendre qu'il y avait un problème quelque part. Il avait mal au ventre, probablement parce qu'il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Ah non. Son mal de ventre n'était pas du à ça. A passant ça main sur ses abdominaux, il se rendit compte que son tee-shirt était trempé. Trempé, oui, mais pas d'eau. Du sang. Il regardait maintenant alternativement sa blessure, puis cette fille. Elle était vraiment belle. Et puis ce parfum... Et cette douleur bon sang.

Il entendit une voix un peu lointaine. Une voix qui l'appelait. Une voix qui lui semblait être celle d'un petit garçon qui semblait être terrifié. Encore une fois c'était quelque chose qui lui semblait familier. Il promena son regard autour de lui. Personne. Il ne se sentait pas bien. Oui, bien sur, quand on pisse le sang en général on est pas vraiment à l'aise. Mais là, il avait l'impression que tout tournait autour de lui. Peut-être pas qu'une impression finalement. Il regardait à nouveau la fille. Bizarre, ses courbes avaient changées, on aurait dit... qu'elle était aspirée dans un tourbillon. On l'appelait à nouveau. Encore une fois, il cherchait du regard qui l'avait interpellé. La fille avait disparu. Qu'est-ce que... Voilà que c'était maintenant au reste du décor de s'évanouir en un tourbillon étrange, comme si tout autour de lui était aspiré par un espèce de siphon géant. Lui seul restait immobile face à cette marrée de couleur qui se rassemblaient et se fondaient en un même endroit, ne laissant que du vide autour de lui.

Voilà que maintenant il était seul, debout, au milieu de... Au milieu de quoi en fait ? Tout était noir autour de lui. Pas le noir de la nuit. Juste du noir. Comme si il avait été posé là, sur une case de bande dessinée qui aurait été noircie totalement. Bande dessinée. Alec. Le lien n'était pas bien compliqué, il n'avait quasiment jamais vu son petit frère sans un bloc note et des crayons. A nouveau il entendit quelqu'un prononcer son prénom, la voix paraissait plus proche que tout à l'heure. Tiens. Etrange. Cette voix. On aurait dit celle d'Alec. Ou alors c'était parce qu'il venait juste de penser à lui et que ses pensées se mélangeaient. Son prénom retenti à nouveau. Mais cette fois, c'était différent. La voix était beaucoup plus forte, et elle semblait résonner dans ce vide noir où il se tenait. C'était comme si on avait hurlé son prénom. Puis voilà que maintenant une autre voix se mêlait à la première. Une voix de jeune fille. Il plaqua les mains sur ses oreilles, les deux voix résonnant plus que jamais et lui déchirant les tympans. La douleur à son ventre l'extirpa de son cauchemar, comme si quelqu'un lui avait planté un poignard dans la plaie déjà béante. Nouveau gémissement de douleur.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il avait trois personnes penchées près de lui. Une jeune fille qui devait avoir à peu près l'age de sa jeune sœur disparue, une femme, plus âgée cette fois et une troisième personne. Un petit bout d'homme qu'il connaissait bien. Un seul mot put franchir les lèvres du boxeur, comme dans un souffle.

Alec

Oui. Alec. C'était lui, c'était bien lui. Il avait retrouvé son petit frère. Il leva son bras au niveau de son visage et posa sa main sur sa joue. Alec. Merde. Y'avait du sang partout et il savait que son frère devait être terrorisé. Affalé sur le mur plus qu'adossé, il tenta de se redresser, non sans une grimace pour éviter de hurler à la mort devant Alec. Il ne voulait pas l'inquiéter. C'était un peu tard me dirait vous. Mais bon, autant ne pas le faire paniquer encore plus qu'il ne le semblait déjà et faire comme si ce n'était qu'un petit bobo. En parlant de petit bobo, William remarqua le pansement autour du poignet de son petit frère. Il esquissa un sourire, essayant de faire passer la situation actuelle comme rien d'inquiétant.

T'as vu ça ? Mon bandage aussi il est pas mal, hein ?

C’était la journée la plus étrange de sa vie. La plus cauchemardesque, pour être exacte. Alec avait la pâleur du marbre, et ses lèvres elles-mêmes, tremblantes, viraient à un blanc plutôt inquiétant. On aurait presque dit qu’il allait tourner de l’œil et s’effondrer aux côtés de son frère. Ce qui aurait été un peu problématique. Il lutta contre sa nausée et sa terreur. Un super-héros ça ne s’évanouit pas, et ça n’a pas peur non plus. Will n’aurait pas peur, lui. Sauf que Will ne lui répondait pas, qu’il était aussi blanc que lui, et qu’il… saignait. Le petit garçon se mordit la lèvre pour retenir un haut le cœur. Il ne savait pas quoi faire. C’était trop… trop. Il voulut hurler à l’aide…

… et il hurla, certes, mais de surprise. Quelqu’un venait de se matérialiser juste à côté de lui, et tentait à son tour de réveiller William. Enfin… la personne n’était probablement pas apparue du néant, mais Alec avait été tellement concentré sur son frère aîné qu’il n’avait pas senti une présence approcher, avant d’entendre résonner la voix d’une jeune fille. Ce qui faillit le faire mourir d’une crise cardiaque. Les nerfs à fleur de peau, l’enfant sursauta violemment et fit aussitôt volte-face, prêt à défendre jusqu’à la mort son frère. Son expression à la fois féroce et confuse s’évanouit à la vu d’une jeune fille qui lui semblait avoir le même âge qu’Hywel… et qui n’avait pas l’air le moins du monde agressif.

Une lueur d’espoir naquit dans les yeux du petit garçon. Elle saurait peut-être quoi faire, elle… Il avait l’impression de ne plus pouvoir prononcer un seul mot, tellement sa gorge s’était nouée de façon inextricable. Alors il se contenta d’ouvrir la bouche, et de suivre avec une attention presque douloureuse le moindre geste de l’inconnue, qui entreprit de nettoyer et de panser la plaie de son frère. Si la vue et l’odeur du sang effrayaient l’enfant et lui faisaient venir une nausée persistante, il se força à regarder, comme si la vie de Will dépendait de sa propre capacité à ne pas s’évanouir à son tour. Alec inspira profondément… ce qui ne fut pas une si bonne idée, puisque l’odeur amère de la blessure de son aînée emplit ses narines, et qu’il se mit à tousser.

L’inconnue avait terminé son travail… Le petit garçon sentit ses épaules se détendre très très très légèrement… Au moins, cela n’avait plus un aspect si effroyable. Certes, la chemise de son frère était d’un rouge hypnotique, et son visage d’une pâleur mortelle… mais au moins, il avait un beau bandage. C’est toujours rassurant, un beau bandage, quand bien même cela ne servirait à rien. Un peu comme les bisous magiques que les mamans déposent sur les bobos de leurs enfants. Ca ne sert à rien, mais aussitôt, ils vont mieux. Alec reprenait lentement des couleurs, et restait accroupit aux côtés de son frère… Il battit des paupières en entendant la jeune fille s’adresser à lui pour… s’excuser.

L’enfant tourna un regard incrédule dans sa direction. « Excuse-moi » ? Pourquoi, « Excuse-moi » ? Dans l’esprit du petit garçon, cette jeune inconnue venait de sauver la vie de son frère. Les excuses étaient bien la dernière chose qu’il attendait ! Sa voix elle-même parut aussi blanche que son visage, lorsqu’il réussit à articuler :

- Merci… Merci beaucoup, mademoiselle. Je…

Il n’était pas sûr de savoir quoi dire de plus. De nouveau, son esprit s’embrouillait et ses pensées bien ordonnées s’entrechoquaient jusqu’à ses lèvres, se disputant le droit de sortir la première. L’arrivée soudaine de Marianna mit fin à sa gêne, et le fit sursauter, un peu moins violemment que tout à l’heure, cependant. Il releva vers elle un regard éperdu de gratitude, comme s’il s’agissait là de la réponse à toutes ses questions. Des larmes séchées marquaient ses joues à la teinte blanche-verdâtre, et ses prunelles tremblaient d’inquiétude.

Personne ne lui avait posé la question, mais il crut bon de raconter ce qu’il s’était passé, butant sur chaque mot, la respiration hachée :

- Marianna ! Il… il faut faire quelque chose ! J’l’ai entendu entrer, et… et j’l’ai trouvé comme ça, avec plein de sang partout. Il répond pas quand on l’appelle, il faut qu’il se réveille ! Et la dame m’a aidé à le soigner, mais… mais…

Sa voix s’altéra et il pinça les lèvres, reportant sur son frère un regard vitreux. L’inconscience de William semblait mouvementée, il le sentait aux légères grimaces qui traversaient le visage du jeune homme par instant. Cela lui retourna le cœur. Il n’aimait pas être aussi impuissant. Il ne pouvait rien faire… Rien faire d’autre que d’attendre. Et implorer le secours de ces gens qui avaient bien voulu de lui. Le visage rempli d’espoir et de bonne volonté, Alec hocha docilement la tête aux explications de Marianna. Oui. Un lit et de la nourriture. Ca c’était bien. C’était facile. Il pouvait le faire. Même s’il ne savait pas encore très bien comment ils allaient pouvoir transporter William sans lui faire du mal.

Alec se mordit la lèvre, rongé par l’inquiétude, malgré la présence rassurante de Marianna juste à côté de lui, et l’intervention salutaire de la jeune fille dont il ignorait encore tout. Il avala difficilement, comme s’il avait une pierre coincée dans la gorge, puis entendit à peine la question de Marianna. Le regard rivé sur le visage de Will, le petit garçon articula doucement, comme s’il s’agissait de l’évidence même :

- Oui. C’est mon grand frère. Il s’appelle William, mais je ne sais pas ce qu…

Il fut interrompu par son prénom. Prononcé par son aîné. Alec n’avait jamais été aussi ravi d’entendre la voix de Will qu’en cet instant, quand bien même celle-ci était trop faible pour être vraiment rassurante. L’enfant battit des paupières et fixa les yeux fluo de son aîné. Le détail qui aurait dû le frapper –autrement dit le fait que son frère était lui aussi un invisible- lui passa complètement au-dessus. Il secoua la tête en voyant Will tenter de se relever, et tendit une main qu’il posa sur son épaule, pour le dissuader de bouger.

- Non, non, Will ! Faut pas bouger ! On va t’aider, tu vas voir ! On va t’installer dans un bon lit, j’vais te prêter le mien. Et on va chercher à manger… Mais bouge pas, tu as bobo.

C’était un bien piètre résumé de la situation, mais au fond… c’était plus ou moins ça. Alec réussit à esquisser un petit sourire, sans bien savoir s’il cherchait à rassurer son frère, ou lui-même. Instinctivement, il récupéra la main de Will, qui s’était posée sur sa joue, et la serra de toute la force de ses petits doigts. Il fut secoué d’un petit rire nerveux à la remarque de son frère concernant son bandage. Le regard de l’enfant passa du pansement de son frère au sien, et il sembla reprendre un peu plus de couleurs.

- Le tien est plus mieux ! Moi c’était une p’tite fenêtre qui m’a fait mal. Toi c’était une plus grande, hein ?

Le regard encore un peu affolé de l’enfant se tourna de nouveau vers Marianna, et il parut réfléchir intensément. Il n’aimait pas voler les gens, mais pour fournir de la nourriture à son frère, il n’hésiterait pas une seule seconde. L’ennui, c’était qu’il ne voulait surtout pas s’éloigner de Will. Il avait la désagréable impression que s’il s’en allait maintenant… son frère allait re disparaître pour toujours. Et il n’en était pas question. Alors il murmura, sans lâcher la main de William.

- J’veux… Est-ce que j’peux rester avec lui ?

L’enfant tourna la tête vers la jeune fille inconnue qui lui était venue en aide, le regard implorant. Ses joues rougirent légèrement, lorsqu’il lui demanda :

- S’il vous plaît, mademoiselle… Est-ce que vous voulez bien aller chercher à manger pour mon frère ? Je… je vous donnerais quelque chose en échange, si vous voulez…

L’ennui c’était qu’il n’avait pas grand-chose à offrir, à part un regard suppliant. Et qu’il refusait tout bonnement de s’éloigner de son frère. Ce n’était peut-être pas ce qu’aurait fait un héros. Mais c’est ce que lui, ferait.

Chimère Nombre de messages : 5 Age : 30 Date d'inscription : 01/04/2009

Hinari était restée appuyée contre le mur de métal froid, qui la faisait frémir jusqu'aux os mais peu lui importait dès lors. Cette journée avait été, du moins de son point de vue, une bonne journée, puisqu'elle pensait au moins avoir put sauver quelqu'un.

Elle vit arriver une jeune femme, plus âgée qu'elle cela était certain. Il lui sembla encore une fois que quelqu'un pouvait la voir. Cette jeune fille semblait connaître le petit garçon qui s'étendait sur le corps de son aînée. Elle avait de ce fait apprit leurs noms, Alec était le plus jeune et son frère aînée s'appellait William. Elle ne les connaissait pas de sa vie d'avant, d'ailleur, comment aurait-elle put les connaître si elle ne les voyait pas où si ils ne la voyait pas. Elle perçut le point commun qu'il avait d'être invisible par leurs yeux, ils avaient tous des yeux verts fluos, couleurs qu'aucun humain ne pouvait avoir.

Elle suivit toutes les conversation de ces gens qui semblaient ce connaître, encore une fois, elle se sentait seule, perdu dans une foule d'inconnus qui ne voulaient pas la voir. Elle en fut encore plus ravie quand le dénommé William se réveilla avant qu'elle ne puisse répondre à la dénomée Marianna puisque c'était bien sûr ce qui lui plaisait de rendre service. Elle le regarda s'éveiller, et alors qu'il savait être passé pas très loin de la mort, sourire et retrouver son petit frère. Il arrivait encore à plaisanter, comme si de rien n'était.

Elle en fut toute émue de voir des gens heureux et qui se sserrent dans ses bras. C'est alors qu'elle pensait être en dehors des évenements et de cette troupe de gens que le plus jeune, Alec, lui adressa la parole. Elle l'écouta et lui répondit imédiatement puisque pour elle la réponse qu'elle donna était naturelle et avec un grand sourire :

- Oui, j'y vais de ce pas.

Elle comença à se diriger vers les escalier pour repartir dans la direction opposée d'où elle était venue, puis elle se retourna et ajouta :

- Et... tu ne me dois rien, ça me fait plaisir de rendre service.

Chimère Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 26/04/2009

Tout allait si vite ! Elle avait l'impression de ne rien contrôler, d'être complètement dépassée par la situation. Elle qui n'avait jamais eu à s'occuper que d'elle-même, voilà qu'il lui fallait se charger de trois personnes qui avaient l'air encore plus perdues qu'elle. Ce devait être une nouvelle épreuve placée sur sa route afin ... afin de quoi ? La tester ? La rendre plus forte ? Pas le temps pour ça bon sang ! Il fallait gérer la situation parce qu'elle avait visiblement tendance à dérapper. Will s'était réveillé et cherchait à se relever. Alec ne voulait pas le quitter et la jeune fille était déjà presque partie pour chercher de la nouriture. En bref il fallait empêcher le grand d'aggraver sa blessure en jouant les fiers. Rassurer le petit et lui faire comprendre qu'il serait plus utile pour son frère en allant lui chercher de quoi le soigner et enfin canaliser l'inconnue en lui expliquant qu'il faudrait d'abord amener le blessé dans un lit.

Parce que oui, c'était assez comique dans un sens, le seul qui semblait avoir la force de porter quelqu'un ici c'était celui qu'il fallait porter. Marianna ne put retenir un petit rire nerveux à cette pensée. Pour couronner le tout, il avait l'air de pser son poids le bougre. Comme c'était ironique ! Elle se resaisit cependant car il le fallait. Au moins les yeux de Will indiquaient qu'il était invisible aussi, ça la soulageait d'un poids de savoir que ce n'était pas un visible qui venait de se faire soigner dans le repère des chimères. Au moins tout cela resterait-il discret. Elle se tourna vers la jeune fille pour lui parler avant qu'elle n'ait disparu.

Attendez avant de partir, nous allons avoir besoin d'aide pour le porter jusqu'à un lit. Je ne me vois pas porter ce jeune-homme toute seule ou même avec l'aide d'Alec.

Elle se tourna alors vers Will.

Will ce n'est pas le moment de faire le fier, tu es blessé et tu as besoin de te ménager si tu ne veux pas aggraver les choses. Alors pour l'amour de ton frère, cesse de forcer comme-ça et laisse-nous t'aider !

Enfin elle se tourna vers Alec qui avait l'air catastrophé.

Alec, ne t'en fais pas on va bien s'occuper de lui et il ne va pas disparaître. Je t'en fais la promesse ! Alors calme-toi s'il te plait et aide-nous à l'installer et à le soigner d'accord ?

Elle ne savait pas vraiment si elle arriverait à calmer le petit mais elle avait fait ce qui lui semblait le mieux. Tout allait si vite !

Elle prit alors un bras de will sur ses épaules et fit signe à Hinari de faire pareil. Ce ne serait pas l'idéal, bien loin de là, mais elle ne voyait pas d'autre moyen de déplacer Will jusqu'à un lit.

Il lui avait manqué. A cet instant il le sentit plus que jamais. Lorsque son petit frère lui prit la main et la serra, il ressentit le poids de toutes ces années de non-dits. Aujourd'hui encore il n'était pas capable de lui dire ce qu'il ressentait, lui dire qu'il l'aimait et qu'il s'en voulait de ne pas avoir pu trouver les mots avant. Si ne pouvait lui dire ça, il pouvait au moins lui dire qu'il était heureux de le retrouver.

Tu m'a manqué bonhomme.

Il plongea son regard dans le sien et ne le quitta plus pendant plusieurs secondes qui lui parurent des heures. Le regard de son petit frère était un mélange de peur, d'inquiétude, de soulagement et d'incompréhension. Bien évidemment, c'était pas tous les jours qu'on pouvait assister à ce genre de spectacle qu'il offrait ici. William fut tiré de ses pensées par la voix de la jeune femme – Marianna, s'il avait bien tout suivit - disant qu'elle voulait l'installer autre part. Voulant rendre service – surtout que là tout ce petit monde était rassemblé à cause de lui – il commença à se redresser, lorsque Marianna s'adressa à lui directement. On aurait presque dit au ton de sa voix qu'elle était en train de l'engueuler. Enfin non, elle essayait surtout de contrôler un peu la situation et les divers intervenants. La jeune fille était déjà en train de partir pour chercher de quoi manger, lorsque Marianna la rappela. Elle semblait ne plus savoir où donner de la tête, tout le monde s'agitait, voulant donner un coup de main. Lui aussi voulait donner un coup de main, mais c'était le moins apte à le faire. Il prit alors appuis sur les épaules de Marianna et d'Hinari, adressant un sourire réconfortant à Alec.

C'était... étrange. Toutes ces personnes autour de lui, qui s'inquiétaient et lui montraient. Il était mal à l'aise d'être l'objet de toutes les attentions, mais pour son petit frère, il se laissait faire.

(Désolée, c'est un peu court, je sais pas trop quoi dire de plus là.)

Chimère Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 26/04/2009

(comme ça avance pas je poste une suite ^^)

La jeune fille était revenue et aidait Marianna à soutenir Will. On ne pouvait vraiment pas parler de porter. Si Marianna avait tenté de porter le jeune homme ça se serait probablement fini en crêpe ou en purée. Bref les deux filles guidaient le blessé vers une chambre accompagnées d'Alec qui semblait se sentir aussi utile qu'un tournevis sur la table d'un dîner mondain. Le pauvre bout de chou était pâle comme un linge. Pas étonnant avec ce qu'il venait de voir aussi. Marianna aurait voulu pouvoir le rassurer mais pour le moment elle avait comme qui dirait un poids sur les épaules. Vu l'emplacement de la blessure de Will, il devait souffrir à chaque pas, mieux valait l'amener à la chambre la plus proche. Il se trouvait que c'était la sienne mais ça n'était pas grave. Après-tout vu la quantité d'affaires qu'elle possédait, elle n'avait qu'à aller dormir ailleurs pour changer de chambre.

Elle guida donc le petit groupe vers ladite chambre. Arrivée là elle demanda une pause. C'était autant pour souffler deux minutes que pour réfléchir à comment allonger Will sans lui ouvrir le ventre. Elle finit par se dire que le plus simple serait que les trois aillent s'asseoir sur le bord du lit puis que les deux filles se lèvent et que Will s'allonge. Elle expliqua donc l'idée à Will et Hinari pour qu'ils fassent ainsi. Lorsque ce fut fait, Marianna se tourna vers la jeune fille.

Mademoiselle, pouvez-vous aller au marché essayer de trouver de la nourriture ? Il nous faudrait des fruits et légumes surtout. Des pâtes ou du riz aussi ce serait bien. Bref des choses qu'on puisse cuisiner.

Avec un beau sourire, elle ajouta :

Et si vous pouviez trouver des oeufs, du sucre et de la farine je devrais pouvoir faire une tarte.

Elle se dit alors qu'elle manquait de manières.

Oh mais j'en oublie de me présenter, je m'appelle Marianna.

Elle se tourna alors vers le petit bout de chou qui se pressait déjà au côté de son grand-frère. Inutile de vouloir l'envoyer ailleurs même pour trouver de quoi aider son frère. D'ailleurs à ce stade Will avait besoin de médicaments et elle préférait ne pas rendre Alec responsable du choix de ces médicaments. Et puis la présence d'Alec serait probablement ce que Will désirait le plus en ce moment, bien plus que celle d'une inconnue.

Alec, il va falloir que tu restes avec ton frère pendant que notre amie chercher de la nourriture. Je vais aller chercher des médicaments pour soigner Will. Je vais essayer de faire au plus vite mais ne t'inquiète pas si je ne reviens pas avant ce soir. Je te promets que je reviens même si ça prend du temps d'accord ?

Après s'être assurée que le petit avait compris et qu'il était un peu moins affolé, elle sortit et partit en direction de la ville.

(désolée si j'ai un peu joué vos persos mais si je l'avais pas fait la situation serait restée sur des posts de 5 lignes ...)

[Désolée, j'attendais Hinari avant de poster, parce qu'Alec ne pouvait pas faire grand chose tout seul XD Mais tu as bien fait d'accélérer un peu^^]

A peine Alec eut-il le temps d’esquisser un sourire infiniment reconnaissant à la jeune inconnue qui acceptait sans rien demander en échange, de l’aider à sauver son frère, que déjà, Marianna arrêtait Hinari dans son élan pour lui formuler une nouvelle requête. L’enfant eut peur d’avoir dit une bêtise et pinça les lèvres, reportant son regard embué en direction de son frère, tout en écoutant très attentivement les paroles de celle qui prenait tout en main, et dont la présence le rassurait progressivement. Oui… Il fallait qu’ils transportent Will jusqu’à un lit. Il n’était pas bien installé, ici. Le sang colorait encore le sol, donnant un vague souvenir de nausée au petit garçon. William devait avoir mal… non ? Oui, vraiment mal, cela se lisait sur son visage. Alec se surprit à approuver vivement de la tête les remontrances de Marianna à l’adresse de son frère aîné. Oui, parfaitement ! Il devait arrêter de bouger tout de suite ! Alec était tellement inquiet qu’il était difficile de savoir lequel des deux frères étaient le plus blanc. Ni lequel était sur le point de s’évanouir.

Pourtant, Alec resta fermement ancré sur ses pieds, et ce fut le regard de son frère, qui le fit tenir… et le rassura comme rien d’autre n’aurait pu le faire. Il retint sa respiration, sans bien comprendre pourquoi, et sentit le temps ralentir autour de lui. Il ne comprenait pas pourquoi cela lui semblait soudainement vital, mais une douce chaleur glissa le long de ses membres. Plus Will le fixait, plus son grand frère devenait réel. Non, il n’allait pas disparaître. Il était bel et bien là…

- Toi aussi, tu m’as manqué.

Il battit des paupières, comme sortant d’un songe, puis, d’un petit mouvement de tête docile, l’enfant approuva les paroles de Marianna, qui lui promettait de sauver son frère. Il esquissa un petit sourire confiant. Oui. Il avait confiance en elle. Ce ne fut que lorsqu’elle saisit un bras de Will pour le passer sur ses épaules, qu’Alec réalisa qu’il tenait encore fermement la main de son frère dans la sienne.

Très délicatement, il retira son étreinte et avala difficilement sa salive, s’écartant légèrement pour laisser Hinari aider Marianna à transporter son aîné. Le petit garçon se sentait parfaitement inutile… Et pour cause, il l’était plus ou moins. Il fronça les sourcils en voyant son frère tenter d’apporter une aide plutôt que de rester tranquille. Il allait lui en faire le reproche, lorsqu’il réalisa qu’il ferait très probablement la même chose, à sa place… Will voulait toujours aider les gens, même à ses dépends. C’était Will. Trébuchant sur des obstacles qui n’existaient sans doute pas, les mains tremblantes, Alec suivit prudemment la progression des deux jeunes femmes qui soutenaient sont frère, sans bien savoir quoi faire.

Bien inutilement, il se plaçait juste derrière Will et maintenait ses mains haut devant lui, comme s’il avait été en mesure de retenir le jeune homme pour le cas où il retomberait vers l’arrière. Dans ledit cas, les deux frères se seraient sans doute retrouvés tous les deux les quatre fers en l’air, mais au moins, le petit garçon avait l’impression de faire quelque chose d’utile. Une fois William confortablement installé dans le lit de Marianna, Alec lâcha un faible soupir. C’était comme avec le bandage… à présent que son frère semblait presque paisible, l’enfant gagnait un cran de confiance. Bientôt, peut-être, il réussirait à retrouver un air un peu moins maladif et perdu.

Perdu, il l’était forcément, puisqu’il avait du mal à croire, encore, que Will se tenait bel et bien là, tout près de lui… Alec n’avait pas remarqué comme son cœur battait vite et fort, contre ses côtes. Cela le surprit. Il secoua la tête, et tandis que Marianna donnait la liste des courses à la jeune fille qui ne s’était pas encore présentée, le petit garçon se hissa sur le bord du lit, s’y asseyant prudemment pour éviter de bousculer son frère.

Ses yeux se rivèrent tout d’abord sur le bandage plus impressionnant que le sien, qu’il tripotait pourtant nerveusement. Puis son regard remonta jusqu’au visage de son frère. Il le trouva encore trop pâle et grimaça. Doucement, il avança son bras et passa le bord de la manche de sa veste sur le front du blessé, pour en chasser la mince sueur qui s’y étalait. A peine avait-il terminé son geste que Marianna s’adressait de nouveau à lui. Alec sursauta légèrement, et glissa ses yeux fluo jusqu’à elle, la reconnaissance se mêlant à la volonté de bien faire, sur son visage rond.

Il hocha vivement la tête pour signifier qu’il avait bien compris, mais dessina tout de même une petite moue en apprenant que Marianna risquerait de ne pas rentrer avant la soirée. L’usine lui faisait un peu peur, lorsqu’elle était déserte. Oh, il n’était pas seul, maintenant… Il n’avait pas peur, avec Will. Mais… s’il arrivait quelque chose ? Will était blessé, et Alec ne se sentait pas capable de réagir comme il fallait, en cas de problème. Ses lèvres tremblèrent donc lorsqu’il vit Marianna sortir en hâte. Il inspira profondément. Tout allait bien. Elle était partie chercher des médicaments pour Will. Pour le soigner. Et la jeune inconnue, qui avait l’air si gentille, allait les aider, elle aussi…

L’enfant se pencha de nouveau vers son frère, et lui décocha un sourire rassurant, tentant de masquer son inquiétude. Un super héros n’a pas le droit de montrer qu’il est inquiet.

- Ca va, Will, tu vas voir. Marianna est très très gentille, elle s’est occupée de mon bobo aussi.

Il montra fièrement son poignet bandé, qui ne faisait certes pas le poids face à la blessure de guerre de son aîné. Sa voix était un peu tremblotante, mais les frissons qui le parcouraient se faisaient plus rares. Le calme de la pièce y était pour beaucoup, tout comme la présence de son frère.

- J’vais rester avec toi pour te protéger.

L’enfant fronça les sourcils, essayant d’arborer un air féroce qui parut plus comique que véritablement convaincant, sur un visage aussi naïf. Quoi qu’il en soit, il paraissait déterminé. Son regard se fit interrogateur, et il sembla hésiter.

- Dis, Will… C’est qui qui t’a fait ? C’est quelqu’un ou t’es tombé ?

Alec laissa passer un moment de silence, ne sachant pas très bien comment formuler la question suivante. Ou plus exactement, il avait peur de la réponse.

- Tu… tu as vu ‘Linn et Hywel ?

Lorsqu'il fut enfin allongé sur le lit, William pu se décrisper un peu,mais ça le gênait d'avoir à occuper une place qui n'était pas la sienne. Il n'était pas vraiment en état pour refuser alors il ne dit rien et se contenta de fermer les yeux quelques secondes. Lorsqu'il les rouvrit il aperçu son petit frère qui avait grimpé sur le lit, juste à côté de lui et qui commençait à lui éponger le front avec sa manche. Ainsi installé, sa blessure le faisait moins souffrir, mais malgré le regard réconfortant qu'il posait sur Alec, il sentait que ce dernier était toujours aussi inquiet. Pour cause, il ne cessait de regarder le bandage qui cachait sa plaie et sursautait à chaque fois que quelqu'un lui adressait la parole.

Lorsqu'Alec s'adressa à lui, William sentit qu'il essayait lui aussi de le rassurer, tentant de cacher l'inquiétude qui l'avait rendu aussi pale, même si il commençait déjà à reprendre un peu de couleur. Lorsqu'il lui assura qu'il le protégerai, William ne pu s'empêcher de sourire. La volonté de son petit frère était étonnante et sa présence le réconfortait, bien qu'il aurait préféré le retrouver dans d'autres circonstances. Il lui ébouriffa les cheveux, suivit d'un clin d'œil confiant.

Je suis sur qu'avec toi, on n'a rien à craindre ici.

William ne pouvait dire à un enfant aussi innocent que sa blessure avait été causée par une personne. Il devait le protéger un maximum de la violence de ce monde. Alors il lui mentit, non sans un énorme pincement au cœur.

Personne ne m'a fait de mal. J'ai eu un petit accident, tout simplement. Et tu verras, bientôt ça ira mieux.

Il essayait de se convaincre lui même qu'il faisait ça pour le bien de son petit frère. Lorsque la question suivante tomba, il se résout cette fois à dire la vérité.

J'espérai en fait obtenir des réponses en venant ici. Je les ai cherchées, tout comme je t'ai cherché. Mais malheureusement je n'ai pas encore eu le temps de faire le tour de toute la ville.

C'était plus ou moins vrai. Il ne les avait pas trouvées, mais la ville, il l'avait parcouru dans tous les sens depuis plusieurs jours. Il avait commencé à perdre espoir mais il ne voulait pas que son petit frère fasse de même. Il y avait toujours une chance, si infime soit elle, pour qu'il les retrouve.

Ecoutes-moi. Quand j'irai un mieux, toi et moi on ira les chercher. D'accord ? Je suis sur qu'ensemble on les trouvera facilement.

Alec sentit une vague de chaleur l’inonder lorsque son grand frère lui ébouriffa les cheveux. Son contact, encore une fois, semblait lui assurer qu’il était bien réel, et bien là. C’était si difficile, pour l’enfant, de faire la différence entre les histoires et la réalité, qu’il avait constamment peur de basculer de l’un à l’autre, sans savoir où était la vérité. Pourtant, Will était là. Il n’avait plus lieu d’en douter. Et petit à petit, cette certitude s’accompagna d’un élan de joie qui lui gonfla le cœur et lui brûla les yeux. Des larmes ? Il ne le savait pas vraiment… pourquoi pleurerait-il s’il n’est pas triste ? Au contraire. L’enfant esquissa une petite grimace très peu convaincue en entendant Will lui assurer qu’ils n’avaient rien à craindre. Alec n’était certainement pas aussi confiant en lui-même que semblait l’être son frère…

… Pourtant, quelque part, cette remarque lui fit un bien fou, et lui donna plus encore d’assurance. Du coin de l’œil, il guettait le bandage de son aîné, comme pour vérifier qu’il ne virait pas au rouge… et qu’aurait-il fait, dans ce cas ? Il n’en avait pas la moindre idée. Le sang était un ennemi qu’il avait bien du mal à combattre. Ravalant sa salive, Alec redressa fièrement le menton. Tout irait bien. Marianna reviendrait vite. Et comment s’appelait la jeune fille qui les avait aidés ? Il s’en voulut de ne pas l’avoir remerciée aussi chaleureusement qu’elle le méritait. Mais il ne pouvait rien y faire… Will captait son attention.

Will lui racontait qu’il avait eu un accident. L’enfant hocha doucement la tête, comme s’il avait déjà deviné la réponse. Comme s’il ne lui était pas vraiment venu à l’esprit que cela puisse être quelqu’un qui aurait fait du mal à son frère. Après tout… qui donc voudrait faire du mal à William ? Le petit garçon fronça son petit nez en une expression qui semblait presque désapprobatrice.

- Mais Will ! Faut faire attention ! T’as pas l’droit de te faire mal, moi je t’interdis d’avoir un accident. C’est dangereux, c’est tout rouge, et ça fait peur !

Comme si son frère avait souhaité pisser le sang… Alec savait bien que non, et sa petit bouille faussement sévère prouvait qu’il ne faisait que plaisanter pour détendre l’atmosphère. Tout en lui faisant comprendre par la même occasion qu’il tenait à lui et qu’il refusait de le voir de nouveau dans un tel état. L’enfant secoua la tête, et passa une main moite dans ses cheveux en bataille, tandis qu’une étrange lueur traversait son regard. Will parla de leurs sœurs. Les épaules d’Alec s’affaissèrent légèrement. Alors il n’avait pas croisé Hywel. Pourquoi n’arrivait-il pas à être rassuré à son sujet ? Aislinn lui avait dit qu’elle allait bien… mais il voulait le voir de ses yeux, pour véritablement s’en convaincre. Et puis, il y avait autre chose… Les mots se heurtèrent les uns aux autres, sur les lèvres de l’enfant, lorsque Will lui promit de partir à leur recherche lorsqu’il irait mieux. Alec était tellement impatient de lui dire qu’il avait revu ‘Linn, qu’il en avait les doigts tremblants, et le dos parcourut de frisson.

Ses yeux fluo brillaient d’une lueur presque intense, et ses lèvres dessinaient un sourire rayonnant comme il n’en avait plus eu depuis longtemps. Ses joues, rosées, avaient perdu toute trace de chagrin, bien qu’il reste encore quelques traces de larmes séchées.

- Oui, Will, d’accord… réussit-il à articuler.

Et la suite ? C’était étrange… Il n’arrivait pas à formuler une simple phrase. Mais quelle phrase pourrait traduire les émotions qu’il avait ressenties en retrouvant sa sœur aînée ? Il ne voulait pas que Will réagisse trop violemment. Il ne fallait pas qu’il bouge. Mais finalement, l’excitation de l’enfant l’emporta sur son appréhension, et il sentit les mots s’écouler de sa bouche.

- Mais je… Je l’ai vue, moi. Will, j’ai retrouvé Aislinn ! Pour de vrai ! De vrai ! Hier… juste hier, je l’ai vue dans la rue et… et elle m’a vu aussi, et alors on a compris qu’on était invisibles tous les deux. J’étais tellement content !

Effectivement, la joie qui se lisait sur le visage de l’enfant à mesure de son récit était presque palpable. Il esquissa cependant une petite moue en ajoutant :

- Mais y avait pas Hywel… J’ai demandé si elle l’avait vue, si elle était avec elle et tout ça… ‘Linn m’a dit qu’elle l’avait croisée dans la rue, et qu’elle allait bien. Mais moi je veux quand même la retrouver, Hywel…

Le regard du petit garçon s’embua un court instant. Il venait de songer à un autre détail de sa conversation avec sa sœur aînée. Cette histoire de Spectres, de Chimères… cette chose qui, semblait-il, devait les opposer, alors qu’il n’en avait pas envie. Il laissa passer un moment de silence avant d’ajouter d’une petite voix :

- Aislinn, je voulais qu’elle vienne avec moi, mais… Elle habite dans la forêt, avec les gens, là-bas… tu sais, les gens qu’on appelle les Spectres. C’est… c’est pas des gentils, j’crois…

En vérité, il n’était plus sûr de rien, depuis que la révélation de son aînée avait fait basculer toutes les frontières qu’il s’était fixées. Il riva sur son grand frère un regard à la fois éperdu et rassuré. Tout irait bien, maintenant, William était là.

Chimère Nombre de messages : 5 Age : 30 Date d'inscription : 01/04/2009

Quand Hinari avait porté William jusqu'au lit libre dans l'usine, elle avait souffert, car ses épaules étaient frêles. Elle l'avait déposé puis avait attendu un peu.
On lui avait alors demandé d'aller faire les courses pour soigner le malade. Comme c'est ce qu'elle voulait faire à un moment mais qu'on l'avair rattrapé avant qu'elle puisse partit elle se précipita vers la sortie.
Néanmoins, elle s'arrêta à la porte et elle se présenta :

-Je m'appelle Hinari, Hinari Hiran.

Puis, elle repartit dans la direction du marché répétant dans sa tête ce qu'il fallait qu'elle ramène à l'usine. SEs pieds frôlait l'herbe et el goudron. Elle arriva en vue d'Hellwood.

(Désolé pour ce post un peu court amis j'ai pas d'inspiration et je n'ai pas le moral )

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