Les Invisibles
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 S'offrir un verre. [libre]

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Nightmare
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Nightmare


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MessageSujet: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyVen 27 Mar - 4:14

  • 9 mars, début d'après-midi


Il faisait gris à Hellwood, comme bien souvent. Nightmare se déplaçait pieds nus, une jupe suivant les mouvements de ses jambes. Si le sol était humide suite à la pluie, cela faisait un bon moment qu'elle faisait abstraction. Au moins, elle ne pataugeait pas dans la boue comme dans la forêt. D'ailleurs, c'était un des inconvénients les plus difficiles à accepter qu'elle avait découvert dans la vie en forêt. En ville, au moins, c'était "moins salissant". A moins que ce ne soit une question de sensations. Ce serait plus juste, venant d'elle.

Nightmare se déplaçait sans but précis sur les trottoirs, le regard lointain. Elle faisait bien attention à ne frôler personne et à ne pas se faire remarquer. Le vent marin fit perdre un chapeau à un des passants, elle dut éviter le couvre-chef, puis prit soin de bien observer l'homme qui courait en vain derrière. Il le retrouverait probablement dans une flaque d'eau. Elle ne compatit pas, continuant sa marche solitaire.

Les jours de pluie et de vent, Nightmare appréciait le peu de difficulté qui venaient avec les éléments : elle ne projetait aucune ombre, mais si elle marchait dans les flaques, cela trahirait sa présence. Elle remit sa veste en place, malmenée par le vent, puis décida qu'elle ferait mieux d'entrer au sec dans un bâtiment. Un couple qui marchait près d'elle entra dans un bar entre deux grands magasins. Elle profita de l'ouverture de la porte pour se faufiler derrière eux, puis demeura un moment dans un coin de l'entrée, à fixer les gens qui discutaient un peu partout autour d'elle.

Ils ne la gênaient pas, mais ce genre de brouhaha continu n'était pas un bruit de fond auquel elle était habituée. Enfin, pour être exacte, elle avait perdu l'habitude. Elle avait connu pire dans les concerts et les soirées arrosées. Cette idée réveilla sa soif, elle marchait depuis longtemps et profiterait bien d'un peu d'alcool.

Nightmare n'avait pas d'argent sur elle. Et quant bien même elle en aurait eu, elle n'aurait pas payé une consommation dans un bar. Simplement parce que cela ne valait pas le coup... ou le coût, s'il fallait faire un jeu de mot. Et tout avait meilleur goût quand il était volé.

Quelqu'un quitta la table qu'il avait gardée pour lui tout seul, laissant un verre de whisky délaissé pendant qu'il se dirigeait vers les toilettes. Nightmare haussa les épaules, puis jugea qu'elle n'allait pas faire la difficile. Elle s'approcha de la table vide, vérifia autant que possible qu'aucun regard ne se pose sur elle, puis prit le verre et le vida. Tant pis pour le plaisir de prendre son temps.

Elle sourit, reposa le verre, profitant de son butin. Il avait commencé à pleuvoir, dehors. Nightmare plissa les lèvres de mécontentement, puis s'installa dans un coin du bar, près d'un radiateur. Elle s'était assise à même le sol, le regard lointain, guettant les changements météorologiques par la baie vitrée du bar.
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Alec Eirlys
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyLun 4 Mai - 13:33

Alec plissa le front en levant la tête vers le ciel nuageux, esquissant une moue embêtée. Comme d’habitude, il n’allait pas tarder à pleuvoir, il n’avait aucun doute à ce sujet. Ou presque. Incertain, il se mordit la lèvre, se demandant ce qu’il convenait de faire à présent. L’air était humide, et le vent frais transperçait sans mal sa veste en survêtement qui commençait à donner des signes évidents de faiblesse. Il était plus que temps d’en dénicher une nouvelle. L’idée ne plaisait pas particulièrement à l’enfant… non seulement parce que l’entreprise s’avérait compliquée, mais également parce qu’il n’appréciait pas vraiment de subtiliser discrètement ce qui ne lui appartenait pas, pour en faire sa nouvelle possession. Il s’arrangerait pour trouver un vêtement inutile à d’autres, bien que cela ne soit que plus ardu.

Bref. Pour l’heure, il était assis en tailleur dans un coin de rue sombre, non loin d’une allée plutôt peuplée malgré le temps grisâtre. Il s’était arrangé pour être dans une ombre suffisante qui le masque aux yeux des autres. Enfin… pour masquer ce qui était visible en lui, pour être exact. Autrement dit : son bloc-notes, posé sur ses genoux, et son stylo, qui s’agitait sur la feuille. Du coin de l’œil, il guettait un visage amusant, une expression étrange, des vêtements particuliers d’un des passants, qui puissent faire défiler son imagination. A voir le nombre de croquis qui s’étalaient sur ses genoux, nul doute que les personnes qu’il avait vues passer avaient attisé son ardeur.

Mais le grondement sourd de son estomac criant famine, et la couleur du ciel le convainquirent finalement de se relever. Il cacha précautionneusement son précieux sac qui contenait ses affaires de dessin dans la ruelle, mémorisant son emplacement pour venir le récupérer à la nuit tombée, lorsque plus personne n’aurait la possibilité de voir un sac se balader tout seul dans les airs, sans propriétaire. Il voulut s’élancer dans la grande rue, et stoppa net, se souvenant d’un détail.


- Zut, murmura-t-il simplement, tout en s’agenouillant.

Il entreprit de retirer ses vieilles baskets trouées, qu’il cacha au même endroit que le reste de ses affaires, en priant pour que personne ne vienne fouiller par ici. Avec ou sans chaussures, Alec ne voyait guère la différence. Il avait toujours aussi froid aux pieds. En revanche, il sentit davantage le sol trempé qui fit frissonner ses orteils. Ce n’était pas désagréable. Il aurait presque eu envie de jouer dans les flaques d’eau, à présent… Presque. Mais il n’était pas encore assez sûr de lui pour tenter l’expérience.

Au moment où il se redressait, une silhouette passa devant lui, dans l’allée perpendiculaire à la ruelle qu’il occupait. Un frisson bizarre lui traversa le corps. Une impression de déjà-vu, lointaine. Cette jeune femme lui était familière. Pourquoi ? La curiosité mêlée à l’hésitation le fit vaciller sur ses jambes, puis il s’élança à la suite de l’inconnue, avant de se permettre le temps de réfléchir. Il n’était pas particulièrement rassuré… et même rongé de remords à l’idée de suivre quelqu’un de la sorte, mais c’était plus fort que lui.

Il tenta de faire appel à ses souvenirs pour la reconnaître. Mais il ne l’apercevait que de dos… Son cœur battit plus vite, d’appréhension, l’engageant à faire demi-tour. Un chapeau passant non loin de lui, frôlant son visage et le faisant sursauter. Par réflexe, il rattrapa le couvre-chef juste avant que celui-ci ne s’écrase lamentablement dans une flaque. Discrètement, il s’arrangea pour le faire atterrir doucement dans les mains de son possesseur, qui afficha une mine soulagée. Alec sourit. Etrange comme ce simple détail pouvait lui faire du bien. Il se sentait presque rassuré. Plus sûr de lui. Il cligna des yeux, et reprit sa progression, cherchant l’inconnue à la silhouette familière. Le petit garçon l’aperçut juste avant qu’elle ne pénètre dans ce qui semblait être un bar. Il hésita. Il n’aimait pas trop ce genre d’endroits… essentiellement parce qu’ils étaient bien trop peuplés à son goût. Les gens lui faisaient peur. Le bruit, surtout. L’agitation… Il jeta un œil à l’intérieur, se plaquant contre la baie vitrée du bar, et suivit des yeux la jeune femme, qui se mit à engloutir rapidement un verre d’alcool laissé sans surveillance. Alec arqua un sourcil. Il n’allait certainement pas juger ce genre de geste… Après tout, lui-même devait avoir recours à ce subterfuge, bien souvent, pour pouvoir manger à sa faim.

En revanche, ce qui l’étonnait, c’était que personne, à l’intérieur, ne semblait faire attention à l’inconnue… Alec hésita encore, puis profita de la sortie d’un groupe de gens bruyants pour se faufiler à l’intérieur. Le petit garçon plissa le nez. Il n’aimait pas particulièrement l’odeur qui régnait ici. Ni l’ambiance. Il se ratatina sur lui-même en un geste instinctif, quand bien même personne ne pouvait l’apercevoir. Juste à temps. Dehors, il se mit à pleuvoir… Alec inspira profondément comme pour se donner du courage, puis balaya la pièce de son regard fluo, à la recherche de celle qui attisait sa curiosité.

Elle était assise près d’un radiateur, à l’autre bout de la salle. Le gamin sentit une nouvelle vague d’appréhension le traverser, et son cœur eut un raté. Quelqu’un le bouscula sans le voir, il esquiva de justesse quelqu’un d’autre… puis décida de s’approcher doucement d’elle. Il savait qu’il la connaissait. Les traits de son visage étaient gravés dans sa mémoire. Mais celle d’un enfant est si malléable… Il n’arrivait pas à en être certain. Troublé, il s’approcha encore, et vit une table vide, à quelques pas de l’inconnue.

Comme s’il s’agissait de sa seule chance de survie, Alec s’empressa de s’y installer, en poussant un vague soupir. Il ne savait plus très bien ce qu’il faisait là… Ce n’était pas bien, d’espionner quelqu’un comme ça. Pas bien du tout. Il posa ses mains sales à plat sur la table pour les empêcher de trembler, et jeta un regard prudent vers Nightmare. Il constata vaguement qu’elle était pieds nus, elle aussi. Et que décidément, personne ne lui accordait un seul regard. Pas plus qu’à lui.

Ces observations ne le convainquirent pas plus d’aborder l’inconnue… et il se contenta de discrets coups d’œil jusqu’à elle, tentant de rappeler ses souvenirs à lui… tout en ignorant les grondements plus insistants de son estomac.
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyJeu 7 Mai - 3:13

Les gouttes d'eau s'écrasaient avec force sur la baie vitrée. Elles avaient l'air tellement passionnées dans leurs mouvements que Nightmare aurait cru un instant les voir chargées de la nécessité de se suicider. Un suicide d'eau de pluie. Elle trouva son idée belle, ferma ses yeux vert, puis soupira.

Les gens se pressaient, dehors, pour éviter la pluie, mais elle n'avait rien vu de particulièrement intéressant. Simplement qu'elle aurait du temps pour se réchauffer un peu ici. Elle grelottait légèrement. Le mauvais temps aurait raison d'elle, plus que ses rivalités avec les Chimères ou ses désirs de vengeance.

Nightmare ne faisait pas attention aux gens qui allaient et venaient dans le bar. Ce n'était pas important, pour elle, puisqu'ils ne la voyaient pas. Et autant les ignorer aussi bien qu'ils le faisaient avec elle. Elle avait l'air, donc, dans sa bulle, à vivre aussi seule que si elle avait été sur le point de disparaître.

Cet état ne dura pas longtemps : des gargouillis de quelqu'un d'affamé se firent entendre, plus d'une fois, finissant par la sortir de sa rêverie. Ses yeux verts parcoururent la salle, sans vraiment parvenir à définir qui avait aussi faim. Non pas que cela lui était d'une importance vitale - contrairement à ces tarés de Chimères, elle ne songeait pas à nourrir la personne. Mais il y avait dans ce bruit quelque chose de désagréable, qui captait son attention, de telle sorte qu'elle attendait de l'entendre tout en souhaitant qu'il ne reparaisse jamais.

Nightmare se leva et se déplaça entre les tables, guidées essentiellement par son ouïe. Elle observait les personnes présentes pour déterminer qui avait l'air d'avoir faim. Et puis un enfant seul prit en otage son regard vert. D'abord parce qu'il était illogique d'être aussi jeune dans un tel établissement, ensuite parce que "à contre-jour", il lui donnait l'impression de se tourner régulièrement vers elle. Donc, peut-être bien qu'il la voyait.

Un adulte Invisible, ça savait souvent très bien se débrouiller. Un enfant, c'était plus dur. Etre Invisible, c'est briser une belle partie de son innocence, s'avouer capable de faire des choses aux dépends des autres pour vivre. Et un enfant n'avait pas à devenir un parasite. De plus, être Invisible, c'était un peu mourir en soi. Et il ne fallait le souhaiter à personne, bien sûr, mais pour un petit bout d'homme, c'était de la cruauté. En quelque sorte, elle était triste pour lui. Nightmare pouvait compatir.

Aislinn plissa les lèvres, hésita un instant, puis avança de son pas assuré vers le garçon, pour s'asseoir sur la table, juste devant lui. Tirer une chaise manquait de discrétion à ses yeux.

Et elle le regarda, lui, qu'elle avait eu le temps de reconnaître en s'approchant. C'était le plus jeune de sa fratrie. Alec. Elle glissa sa main dans ses cheveux, lui adressant un sourire simple. Les yeux verts de l'enfant venaient de lui briser le cœur, mais de lui assurer qu'elle pouvait le toucher sans risque de lui faire trop peur.

Pauvre Alec. Il ne méritait pas de perdre si tôt son innocence. Et c'était probablement de sa faute, à elle...
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyVen 8 Mai - 11:21

Le petit garçon se mordillait machinalement la lèvre. Mal à l’aise ? Oui, comme à l’ordinaire… Mais il était surtout de plus en plus délicat d’ignorer les gémissements plaintifs d’un estomac qui réclamait à être nourri. Alec lui aurait bien ordonné de se taire, mais il savait d’une part que cela ne servirait à rien, et d’autre part qu’il risquait de se faire remarquer. Chose dont il se passerait bien, évidemment. Donc il adoptait la technique du « je n’entends rien du tout », tentant d’ignorer les douleurs d’un ventre qui lui rappelait qu’il fallait bien manger, un jour ou l’autre. Peut-être qu’à force de ne pas y penser, cela s’arrêterait, non ? Des fois, ça marchait… Mais son estomac était un adversaire coriace. Il revenait constamment à la charge. Et cela épuisait le petit garçon. Parce qu’il rechignait à voler pour satisfaire même des besoins tout aussi simple. Il avait ensuite, tout en se rassasiant, un horrible sentiment de culpabilité, posé comme un manteau sur ses épaules. Mais il n’avait plus faim… Il fallait choisir.

Bref, pour l’heure, ce n’était pas le moment de manger. Alec grattait toujours ses souvenirs d’enfant à la recherche de ce visage qu’il observait à la dérobée. Il était sûr que c’était très important. Par réflexe, il posa une main sur son ventre, profondément agacé par le boucan qu’il faisait. Il s’accorda le temps d’un regard au reste de la pièce, bien malgré lui… Peut-être quelqu’un aurait abandonné imprudemment son repas, ou quoi que ce soit qui puisse se grignoter. Apparemment pas. Alec grimaça, et reporta son attention sur la jeune femme… Qui n’était plus à sa place.

Les yeux de l’enfant s’agrandirent de surprise et de… déception. Il battit des paupières, comme si l’inconnue avait pu réapparaître sous ce geste. Ce fut presque le cas. Alec sentit une présence tout près de lui, alors qu’il la cherchait des yeux. Elle était juste sous son nez. Il se retint à peine de bondir de sa chaise, et son cœur se retourna de surprise. Se retourna plusieurs fois, d’ailleurs… D’abord par la proximité qui venait de s’instaurer entre lui et l’inconnue assise sur sa table. Et ensuite… parce que ce n’était pas une inconnue.

Recroquevillé sur sa chaise, Alec avait ramené ses genoux devant lui, et à moitié caché son visage dedans. Il releva la tête, ses grands yeux stupéfaits suivant les contours du visage de sa sœur aînée, comme s’il voulait la dessiner rien que par la pensée, et graver ses traits dans sa tête. Un frisson descendit le long de son dos, et il esquissa un faible sourire. C’était elle… C’était vraiment elle, hein ? Il l’avait retrouvée. Plus l’idée s’ancrait dans son esprit, plus ses yeux écarquillés brillaient. Il avait l’air ébahi… comme un enfant qui serait en train de réaliser un de ses rêves les plus chers.

Ce fut à peine s’il réagit lorsqu’elle avança une main pour la glisser dans ses cheveux. Il n’avait pas l’habitude des contacts physiques, mais celui-ci avait quelque chose d’infiniment rassurant. Parce qu’il était réel… Elle était réelle. Et elle était là. La lèvre inférieure de l’enfant se mit à trembler, menace d’un sanglot qui n’était pas loin.


- C’… C’est toi… Linn ?

Sa voix était un murmure à peine audible… Elle avait toujours été ainsi. Mais là, il y avait une note d’incrédulité, alliée à un début de joie et de soulagement. L’ombre d’un sourire timide se glissa sur les lèvres d’Alec, bien qu’il n’osa pas faire un geste, intimidé qu’il était par le regard de son aînée, et cette aura étrange qu’elle dégageait. Elle l’avait toujours impressionné. Trop, sans doute, pour qu’il ose quoi que ce soit à son encontre.

L’estomac de l’enfant se fit la réflexion que cela faisait un bon moment qu’il n’avait pas fait entendre sa voix, et qu’il n’était pas question qu’on l’oublie. Alec ignora les gargouillements pathétiques de son ventre, tout à sa contemplation.


- Je… te cherchais, ajouta-t-il dans un souffle qui parut presque soulagé, on m’a dit que tu étais partie, et Hywel…

Il laissa sa phrase en suspend, s’interrompant lui-même pour jeter un regard prudent autour de lui. Le brouhaha du bar couvrait de très loin sa petite voix douce, il n’avait donc rien à craindre à ce sujet. Cependant, sa gorge était nouée, et ses mains moites, à présent.

- … Elle est avec toi ? reprit-il avec une note d’espoir. Vous êtes… comme moi, alors ? Pourquoi est-ce que…

Mais il ne termina pas sa question, et se mordit la lèvre. Pourquoi est-ce qu’on ne pouvait pas les voir ? Il n’était pas sûr de vouloir connaître la réponse à cette question. Mais il levait vers son aînée un regard plein d’espoir et de reconnaissance. Elle, elle savait. Tout. Forcément. Il l’avait retrouvée.
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyDim 10 Mai - 12:00

Nightmare sentit un frisson la parcourir, en voyant l'expression de son frère. Il avait l'air si perdu, qu'elle s'en voulut immédiatement. Il avait faim, il ne savait pas comment survivre dans un tel milieu. Et tout ce qu'elle avait à lui apprendre, c'était de perdre sa morale. Parfait. Quelle sœur pouvait faire cela ? Pas elle.

Le contact physique établi, comme une tentative de se prouver ce qu'elle observait, elle le brisa presque instantanément. Si Aislinn appréciait toucher les gens, ce n'était pas pour autant qu'elle se le permettait. Pas forcément pour respecter leurs distances à eux, plus parce qu'elle jugeait qu'elle ne le méritait pas. Etait-ce une faute ? Etait-ce qui avait amené son petit frère à disparaître ? Non, probablement pas.

Après tout, cela faisait un moment qu'elle n'était plus, pour eux. Et elle n'avait pas présenté son départ comme une fugue quelconque, mais comme un décès. Seulement, connaissant un minimum son père, elle savait qu'Alec avait eu une version plus douce de cette histoire. Elle ne jugeait pas forcément que c'était une mauvaise chose. Il devait être protégé.


-Oui, c'est moi, désolée... je t'ai probablement fait peur.

Oui, probablement. Elle lui sourit doucement, comme si le fait même de sourire constituait une agression, et qu'il valait donc mieux y faire attention. Décidément, elle n'était pas dans son état normal. Le fait de revoir un membre de la famille la mettait face au passé, face à ce qu'elle avait cherché, en vain, à oublier en se disant qu'ils étaient mieux sans elle. Mieux sans elle ? La belle histoire, Alec était Invisible.

Et accessoirement, il avait très faim. Et il parlait d'Hywel...


-Hywel ? Non... elle ?

Elle quoi, au juste ? Le problème de l'Invisibilité, c'était que tant qu'on ne voyait pas les autres, il y avait un risque qu'ils soient vraiment... partis, qu'ils aient fui la ville ou qu'ils soient morts. Elle ne voulait pas imaginer cela. Ni que la simple pensée traverse l'esprit de son frère. Elle fit mine de sourire. Elle pourrait lui mentir, non ? Un mensonge pour le protéger.

-Je crois que je l'ai vue il n'y a pas longtemps, dans la rue. Elle avait l'air d'aller bien.

Bien, et maintenant elle ne pourrait plus se regarder dans une glace pendant quelques jours. Chouette... enfin, en même temps elle n'avait plus de reflet. C'était une expression, voilà.

-Pour répondre à ton autre question, tu es Invisible et moi aussi. Apparemment...

Sûrement, même. Mais elle ne savait pas trop comment en parler à un enfant. Encore plus quand elle venait de lui mentir, et pire encore, quand il s'agissait de son petit frère qu'elle savait si... particulier, en quelque sorte. Elle avait pour habitude de le laisser dans une bulle prudente. Peut-être qu'il fallait arrêter.

-Tu as faim, non ? Est-ce que tu as quelqu'un avec toi pour t'aider ? Dans tous les cas, on peut manger ici.

Pas de manière excessivement honnête, certes, mais manger avait l'air d'être une priorité. Et Nightmare ne brillait pas par son honnêteté.
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Alec Eirlys
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyDim 10 Mai - 19:26

Alec n’arrivait tout simplement pas à en croire ses yeux. La preuve : il battait des paupières comme s’il avait peur que son aînée disparaisse d’une seconde à l’autre, et se révèle le fruit de son imagination par trop débordante. Mais non… Elle demeurait assise sur cette table, si proche de lui qu’il aurait pu en crier de joie, s’il avait eu plus de cran… ou moins de prudence, au choix. Ses iris vert tremblotaient faiblement, rivés sur le visage de la jeune femme, comme sur un prophète à la voix de la raison. Il ne semblait plus avoir peur, à présent… Loin de là. Aussi lorsqu’Aislinn s’excusa de l’avoir effrayé, Alec aborda l’expression la plus perplexe au monde, et réussit à hocher doucement la tête en signe de dénégation. Bien sûr que non, elle ne lui avait pas fait peur.

… Enfin, si… Mais plus maintenant. Maintenant, elle était vraiment là, et il s’en voulait presque de ne pas avoir su immédiatement que c’était elle, qu’il avait suivie. Il attendait, le cœur vacillant, de savoir ce qu’il en était d’Hywel. Le petit garçon ne savait pas très bien pourquoi il avait établi cet étrange rapport de cause à effet : si Aislinn va bien, alors probablement, Hywel va bien. Peut-être savait-il comme Hywel tenait à son aîné… et comme Linn protégeait sa petite sœur. Oui, Alec faisait entièrement confiance à Aislinn pour s’occuper de sa jeune sœur. Aussi n’eut-il aucun mal à avaler le mensonge qui suivit.

Hywel n’était pas avec elle… Mais elle allait bien. Elle l’avait vue dans la rue. Alors il pourrait la voir aussi. La trouver, lui parler… La lueur qui s’alluma dans les yeux de l’enfant dépassa l’espoir pur et simple. Une autre question lui brûlait les lèvres… Et Will ? Savait-elle aussi où il se trouvait ? Autant Alec avait une facilité à relier Aislinn à Hywel, autant il était moins convaincu en ce qui concernait son frère aîné… Pourquoi ? Il ne se l’expliquait pas lui-même. Peut-être parce qu’il n’avait pas besoin d’être protégé, comme Hywel. Il était fort, il savait se débrouiller. Ce qui n’empêchait pas l’enfant de s’inquiéter, bien sûr. Will lui manquait.

De soulagement, Alec lâcha pourtant :


- Je suis content qu’elle aille bien. Elle me manque. Toi aussi. Et Will aussi.

A ses paroles, le petit garçon sentit sa gorge le brûler, ce qu’il comprit tout de suite comme les prémisses d’un sanglot qu’il tenta de ravaler. Il ne s’était jamais autant senti seul que depuis que sa famille s’était dispersée… comme évaporée dans l’atmosphère. Si l’image était jolie… la réalité l’était moins. Il n’ajouta rien, cependant, et écouta comme un enfant sage ce que sa grande sœur répondit encore.

Elle lui expliquait qu’il était Invisible… ce qu’il savait déjà, à vrai dire. Mais l’entendre de sa bouche, c’était comme une nouvelle certitude. Il ne sut pas pourquoi, mais cela lui fit peur. Sa respiration s’accéléra légèrement. Elle était comme lui… Alors c’était comme ça qu’elle était partie. Elle avait découvert, un jour, qu’on ne la voyait plus, pour de vrai. Etait-ce sa faute ? Il s’en voulut, pour une obscure raison, de l’état d’Aislinn. Et Hywel… se pourrait-il qu’il lui soit arrivé la même chose. ? La question franchit vite ses lèvres.


- Mais… comment c’est possible ? Je veux dire… pourquoi nous ? C’est comme… comme un pouvoir de super-héros, tu crois ? Et Hywel… tu crois qu’il lui est arrivé la même chose aussi ? Y a… y a plein de gens comme nous…

Alec ne savait pas exactement lui-même où il voulait en venir. Et Will ? Will aurait-il lui aussi hérité de ce pouvoir de super-héros ? Si c’était le cas… il se débrouillait sans doute bien mieux que lui. L’enfant eut un faible sourire. La mention de son grand-frère avait une tendance à le rassurer. Il revint à la réalité lorsque son estomac grogna de plus belle, et qu’il entendit sa grande sœur lui poser une question qui ne nécessitait presque pas de réponse tellement elle était évidente.
Avec une petite moue, l’enfant hocha la tête.


- Oui, j’ai faim. Je crois que j’ai toujours faim, et j’aime pas ça. Il faut prendre des choses aux gens… c’est pas bien. Papa serait pas fier de moi.

La lèvre inférieure du petit garçon trembla à la mention de son père. Il ferma les yeux. Non, il ne voulait pas y penser… Il avait trop de peine. Son Papa, tout seul, loin d’eux… Allait-il bien, lui aussi ? Il lui manquait.

L’autre partie de la question de sa sœur revint à son esprit, et il s’accorda un moment de silence perplexe. Quelqu’un pour l’aider… Oui. Il y avait les Chimères, dont il avait réussi à trouver le quartier général la veille seulement. Elles étaient très gentilles avec lui, et elles lui avaient promis de l’aider. Bien qu’il soit complètement perdu et confus face à leurs gestes d’affection, et le fait qu’elles s’intéressaient à lui plus que quiconque semblait l’avoir jamais fait, il était heureux d’avoir trouvé refuge là-bas… Il sentait qu’il pourrait bientôt en faire sa seconde maison. Alors il répondit du bout des lèvres :


- J’ai trouvé des gens très gentils qui m’aident, oui. Deux dames qui m’ont soigné mon bobo. Elles sont gentilles avec moi, c’est bizarre… Marianna, elle ressemble à une maman… Et Angeline, c’est comme… comme un ange dans les contes !

Il brandit alors prudemment son poignet bandé, lequel avait subi une entaille qui avait catastrophé l’enfant, à cause d’un morceau de verre d’une fenêtre cassée de l’usine des Chimères. Mais Angeline et Marianna n’étaient pas là pour l’aider aujourd’hui. Il avait décidé de marcher en Centre ville… là où il y avait plein de gens à aider. Et à dessiner. Il leur avait promis de rentrer avant la nuit. Promis-juré. Il crut bon d’expliquer :

- Elles m’ont dit que je pouvais être une Chimère, moi aussi.

Ce qui avait l’air de ravir l’enfant à un degré assez extraordinaire.
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyDim 10 Mai - 20:16

C'était une mauvaise journée ? Un mauvais rêve, non ? Revoir son petit frère en Invisible, c'était déjà assez dur. Apprendre que Hywel avait disparu, c'était un coup terrible. Savoir que Will aussi c'était... ok, très bien, elle avait l'impression qu'elle venait de perdre toutes ses forces, toute sa volonté. Voilà, la responsabilité qui lui venait droit dessus, comme un vilain coup de poing ou comme une douche glacée.

Sa famille disparaissait. Et Papa ? Et le chat ? Et grand-père ? Comment étaient-ils, tous les trois, seuls, dans la grande maison ?

Oui, c'était un mauvais rêve, un vilain trip avec sa drogue. Demain soir elle se réveillerait, dans son lit, elle descendrait pour aller chercher Hywel à l'école, et jouerait toute la nuit. Elle se blottirait dans les bras de son père, en lui murmurant qu'elle avait rêvé que leur famille était séparée. Et elle reprendrait tout, avec eux tous. Elle leur montrerait qu'elle tenait à eux. Qu'elle ne voulait pas partir. Qu'il fallait aller au-delà des non-dits.

Malheureusement, on ne souffrait pas autant dans un cauchemar. Pas aussi bien non plus. Elle avait vraiment l'air de se sentir très mal. Elle tremblait, même, et retenait avec peine ses larmes. Surtout, ne pas pleurer devant lui. Surtout, ne pas lui montrer à quel point elle avait envie de disparaître, encore plus qu'elle ne l'était déjà. Là, voilà, elle voulait ne plus rien être, fuir une bonne fois cette honte et ce regret avant qu'ils ne l'étouffent. Trop tard.


-Oui, c'est un pouvoir, comme les super-héros. Le but du jeu c'est de comprendre quoi en faire.

En fait, elle n'aurait pas dû prononcer ces paroles, parce qu'une situation qui lui était déjà devenue bien pénible venait de devenir pire encore.

Il avait trouvé quoi faire de son pouvoir, et de l'aide. En quelque sorte, c'était bien, rassurant, mais savoir qu'une inconnue était devenue une "maman" pour lui, c'était douloureux. Voilà, une inconnue pouvait faire mieux qu'elle. Et Angeline... Angeline des Chimères ?

La réponse vint immédiatement, dans sa superbe, dans son drap de sentence magnifique. Chouette, Angeline des Chimères... Pétasse.


-Angeline...

Nightmare plissa les lèvres.

-J'imagine qu'elle est gentille, oui, les gens en parlent souvent comme ça. Une gentille. C'est la chef des Chimères, c'est ça ? C'est sympathique de sa part de s'occuper de toi, je crois qu'ils peuvent te protéger.

Elle serra le poing, à en rendre ses jointures blanches. Angeline... si elle avait la moindre connaissance du nom de famille d'Alec et de sa véritable identité, à elle, savait désormais où frapper pour lui faire du mal. Charmant. Magnifique, même, il ne manquait plus que cela. Angeline tenait, en quelque sorte, un otage.

-Le problème, Alec, c'est que c'est de moi qu'ils doivent te protéger. Je pense qu'ils t'ont un peu parlé des Spectres, non ? Je suis la chef des Spectres.

Elle fit craquer les jointures de ses mains, fronça les sourcils, multiplia les gestes qui pouvaient trahir son énervement et son inquiétude pour son frère. Comment faire pour l'éloigner de ces soucis ? Comment faire, bon sang, pour lui montrer qu'il se trompait ? Et qu'elle l'aimait, elle, probablement plus qu'Angeline et que l'autre, là, qui faisait la nounou de service.

Les Chimères, les gentils ? La belle affaire, ils étaient plus fourbes, plus détestables que n'importe quel Spectre. La différence était qu'ils se cachaient derrière des masques d'innocence. Ils venaient d'offrir des bonbons à un enfant sans défense... et après ? Après, comment lui dire, à lui, que c'était dangereux ?


-Alec, promets-moi de ne pas te mettre en danger. Reste chez les Chimères, reste de côté, ne va pas dans la ville avec eux.

Il devait éviter les champs de bataille potentiels. Et c'était tout ce qu'elle pouvait lui dire, ils l'avaient charmé, là-bas. Elle n'était déjà plus rien pour lui. Bien fait, Nightmare, t'avais qu'à pas disparaître. Ton temps, ta chance, tout ça c'est foutu depuis trop longtemps.
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyLun 11 Mai - 11:24

Le petit garçon semblait réagir exactement en écho aux sentiments de son aînée. Il n’y était pas habitué. Ou plutôt… Il avait oublié à quel point cela pouvait être douloureux. Il éprouvait soudainement une telle empathie avec Aislinn, qu’il tremblait à l’unisson avec elle, son visage redressé jusqu’au sien, presque suppliant. Il ne comprenait pas. Qu’avait-il dit ? Une bêtise. Une grosse bêtise. Il avait blessé cette sœur qu’il venait tout juste de retrouver. Celle qui savait tout. Celle qui saurait quoi faire… Ses yeux s’agrandirent, sa bouche s’entre ouvrit, ses joues pâlirent… Il s’en voulait. De quoi ? Il ne savait pas, mais c’était probablement terrible. Terrible comme les larmes, qui semblaient le narguer, dans les yeux de la jeune femme. Les siens commençaient à être si embués qu’il voyait un peu flou… Une barrière de plus entre lui et sa sœur.

Perdu, Alec sentit sa gorge se nouer, et sa voix faible murmurer :


- ‘Linn… Pardon… Je… Qu’est-ce que tu… as ?

Il avait envie d’éclater en sanglots, simplement parce qu’il était persuadé que cela lui ferait du bien. Mais ce n’était pas courageux. Ce n’était pas digne d’un super-héros. Et puis, elle disait que c’était un pouvoir de super-héros… Alors il fallait faire pareil, être fort. Mais c’est dur, d’être fort. Le petit garçon se mordit la lèvre. Elle était si pâle et si triste… Elle n’était pas contente de le voir ? Pourquoi avait-elle l’air si fragile ? Il ne voulait blesser personne. Voilà pourquoi il avait disparu… Il ne faisait rien comme il fallait. Alors on l’avait effacé, peu importe qui.

Ses yeux le brûlaient. Il passa le dos de sa main au coin de son œil pour en chasser une larme, et se redressa courageusement. Il ne fallait pas pleurer. Il fallait sauver les gens. Il fallait sauver sa sœur… Même s’il ignorait encore comment. A travers un chagrin qu’il ne comprenait pas bien, Alec entendit Aislinn prononcer le nom de sa protectrice, et en parler comme de quelqu’un qu’elle connaissait bien. Il fronça son petit nez, une once d’incrédulité traversant son visage l’espace d’un court instant. Ses yeux brillants de larmes fixèrent les poings serrés de sa sœur, et il frissonna. Il eut… peur. Aislinn était-elle en colère ? Elle n’aimait pas Angeline ? Que lui avait-elle fait ?

Il ne voulait pas vraiment savoir… Tout ce qu’il souhaitait, c’était effacer la peine du visage de sa sœur, de la même manière que lui-même avait été effacé. Mais il ne savait pas comment s’y prendre. Eperdu, il se contenta d’hocher doucement la tête de haut en bas lorsque son aînée lui assura que les Chimères pouvaient le protéger. Il le croyait aussi, oui… Mais ils n’étaient pas les seuls. Il se sentait en sécurité, avec elle. Et il avait de la peine, avec elle… Il aurait voulu que rien de tout ceci ne se soit passé. Si c’était une histoire… alors elle était bien trop triste. Il voulait une fin heureuse. Comme dans les contes.

Doucement, il s’entendit murmurer, d’une voix presque rauque, comme s’il retenait tout juste des sanglots dans sa gorge :


- Oui, c’est… C’est la chef, elle m’a dit que je pouvais rester avec eux, ils… ils s’occupent bien de moi… Mais toi, tu… Tu veux venir…

Le « … avec moi » ne vit jamais le jour, pour la simple et bonne raison qu’Aislinn annonça être le danger dont on devait le protéger. Un instant, le cerveau d’Alec refusa de comprendre la nouvelle information que l’on venait de lui donner. Puis il pâlit plus encore, et laissa échapper un son indescriptible, entre l’incompréhension et la surprise. Il devait y avoir une erreur. Oui, voilà, tout ça, c’était une erreur. Les convictions de l’enfant fondaient comme neige au soleil, le sol tanguait sous ses pieds. Heureusement, il était assis. Le petit garçon se retint à la table, et releva vers son aînée un regard vide.

- Mais… Non, c’est pas possible. Les… Les gens, ils m’ont dit que c’étaient les méchants, les Spectres. Toi t’es… t’es pas une méchante. Tu me feras jamais de mal. Ils… Ils se sont trompés.

Le problème semblait prendre des proportions énormes dans l’esprit de l’enfant. C’était si simple, il y avait seulement quelques secondes. Les gentils, et puis les méchants… Il n’aurait eu qu’à demander à Aislinn de venir avec lui chez les gentils, et tous les deux, ils se seraient mis à la recherche d’Hywel et Will. Alors pourquoi tout était compliqué comme ça ? Alec avait encore plus envie de pleurer. Il contint encore quelques instants ses sanglots, les lèvres tremblantes, baissant le visage pour porter un intérêt soudain à ses doigts de pieds. Il frémit lorsque sa grande sœur fit craquer les jointures de ses mains. Il n’avait pas envie de le montrer… Mais il sentait si bien son énervement qu’il commença à… avoir peur. D’elle ? Non, non, non… Alec se mordit la lèvre. Il ne savait plus comment réagir.

Il voulait juste… un câlin. A peine cette idée avait-elle franchi son esprit qu’il se releva de sa chaise, sans bien comprendre comment il s’était débrouillé, puisqu’il n’y avait pas pensé au préalable. Malgré un quart de seconde d’hésitation, le reste fut presque naturel… de toute la force de ses petits bras, il enserra la taille de sa grande sœur et enfouit son visage mouillé dans les plis de ses vêtements, profitant de sa chaleur… pour lui donner la sienne. Elle était vraiment là. Et elle avait tellement de peine… Peu importait qu’elle soit chez les méchants, chez les gentils, ou qu’il n’y ait ni méchant, ni gentil. Il voulait juste qu’elle ne soit plus triste.

Au milieu de son étreinte, sa voix s’éleva, étouffée :


- Je te promets, ‘Linn. J’irai pas… Mais je sais pas pourquoi… Qu’est-ce qu’il y a, en ville ? Qu’est-ce qu’ils font, les Chimères ? Pourquoi tu les aimes pas ? Je… je voulais juste les aider, pardon…

Il redressa la tête, sans pour autant desserrer son étreinte, et planta son regard fluo dans les iris identiques de la jeune femme. Alec était presque suppliant. Il sentait qu’aux yeux de sa sœur, il avait commis une faute, même s’il était encore bien compliqué pour lui de comprendre pourquoi. Et puis… il sentit aussi que toutes ces questions étaient secondaires, et ajouta, le menton tremblant :

- Je m’en fiche que tu sois un Spectre ou autre chose. Tu es ma grande sœur, et tu me feras jamais de mal. J’ai confiance en toi.

A peine avait-il terminé sa phrase qu’il enfouit à nouveau son visage dans les vêtements de la jeune femme, comme dans le plus sûr des asiles.
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyLun 1 Juin - 19:55

Voilà, encore une fois elle avait fait du mal, elle avait brisé, désespéré, frappe son petit frère en plein cœur. Nightmare ne comprenait pas comment elle faisait tout cela : quand elle ne voulait pas blesser, elle faisait mal ; quand ses coups étaient volontaires, ils étaient pourtant moins violents. C'était quoi, ça ? Une incapacité à des relations agréables avec les gens ? Une tendance inconsciente au sadisme ? Elle haïssait cela. Elle haïssait ce qu'elle pouvait faire à ceux qu'elle aime, sans savoir comment elle le faisait.

Peut-être qu'elle aurait dû plus réfléchir, ne pas sombrer dans la colère face à un aussi petit garçon, face à quelqu'un d'aussi innocent. Mais c'était difficile, si difficile, de lui faire du bien, de lui dire qu'elle était heureuse pour lui alors que, égoïste comme elle l'était, elle préfèrerait qu'il soit avec elle. Bien sûr, les Spectres n'étaient pas tous des gens fréquentables pour les enfants. Mais pour la plupart, ils étaient moins dangereux que les gens voulaient bien le faire croire... en fait, moins dangereux qu'ils voulaient le faire croire eux-même.

Il allait de soi, cependant, que ce n'était pas le contexte idéal pour un enfant. Si au moins il y avait William, ou Hywel, pour veiller sur Alec chez les Chimères, elle aurait été plus tranquilles. Nightmare n'était pas de ceux qui abandonnaient facilement un membre de leur famille à des inconnus. Laisser les siens se débrouiller seuls étant, visiblement, un joli échec, c'était une raison de plus pour ne pas se séparer de lui comme cela. Et elle n'en avait pas envie. Du tout.

Mais il se redressa, se leva et la prit dans ses petits bras. Il ne fallait pas gâcher ce moment de tendresse, pas avec des idées sombres, pas avec son pessimisme et ses remords. Elle le voyait au bord des larmes, là, avec cette respiration si caractéristique. Peur, panique, presque, et incompréhension devaient se mêler dans l'esprit du petit garçon. Elle connaissait assez Alec pour se douter qu'il était dans un mode de pensées manichéen, et que pour lui, cela devait être bien compliqué de prendre sa sœur pour quelqu'un de mauvais.

Elle le hissa sur ses genoux, le serra contre elle. Tant pis pour le reste. Ce qui importait, dans l'instant, c'était le câlin. Et le fait de réfléchir au mieux aux mots à dire, pour lui expliquer ce qu'il se passait réellement. Pour lui dire qui étaient les Spectres. Et qui étaient les Chimères.


-Tu sais, Alec, c'est pas aussi simple que "les gentils et les méchants", ce qu'il se passe chez les Invisibles. Tu vois... je pense que tu as remarqué que nous sommes tous un peu perdus, et que nous nous sentons tous un peu seuls.

Elle glissa sa main dans les cheveux du petit garçon, attentive au moindre de ses gestes, à la plus petite de ses réactions.

-Les Chimères ont dépassé cette impression d'être perdus, et ils ont décidé d'aider les gens. Comme des supers-héros. Mais les Spectres, ils s'aident plus entre eux-mêmes. Ils savent qu'ils sont tristes, et ils ne peuvent pas encore passer au-dessus de cette tristesse. Alors ils font des choses pas toujours bien pour tenter d'oublier, ou de se consoler.

Voilà, c'était un résumé pas trop mauvais de la situation dans la forêt. Une tristesse peut-être plus grande, plus difficile à contrôler. Ou une tendance à regarder vers soi plus que vers les autres. A être incapable, comme elle l'avait été, d'empêcher les disparitions des autres parce qu'on ne savait pas comment leur dire qu'on tenait à eux. Et puis, elle s'arrangeait toujours mal avec les autres quand elle ne se sentait pas bien. La preuve.

-On n'est pas méchants, c'est juste qu'on ne sait pas très bien comment être gentils. Et moi, je suis là pour les aider à se sentir moins seuls. Alors... parfois c'est un peu bizarre, mais c'est parce qu'il y a plein de gens différents. C'est un peu comme si tu faisais un groupe de gens avec tous les personnages de Disney que tu connais. Mais voilà, ils sont tous tristes parce qu'ils ne sont plus chez eux avec leurs amis. Et alors, il y en aurait un qui, plutôt que de les laisser tristes, essayerait de les pousser à faire... une chanson. Au début elle aurait l'air bizarre, la chanson, parce que personne ne chante pareil. Y'a des gens qui diraient même que c'est carrément moche. Mais que ce soit beau ou moche, ça les intéresse pas, il faut que ce soit eux tous ensemble.

Bon, c'était un peu flou comme histoire.

-Les Spectres, ils sont tous très différents, mais je leur demande de faire comme une chanson, tous ensemble. Alors oui, comme je te l'ai dit, c'est parfois moche, mais c'est pas ça qui est important pour moi... Mais tu as raison, jamais je ne te ferais du mal. Parce que tu comptes plus que tout.

Aislinn le serra un pu plus contre elle, avec un sourire maternel qu'elle n'avait pas l'habitude d'arborer. Voilà, Alec, elle tenait à toi. Pas toujours bien clairement, pas toujours comme il le fallait, mais c'était tout ce qu'elle arrivait à faire plus ou moins bien.

-Tu vois, au fond t'es bien plus grand que moi. Tu arrives à être un super-héros, moi je voudrais juste pouvoir être un héros.
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MessageSujet: Re: S'offrir un verre. [libre]   S'offrir un verre. [libre] EmptyVen 5 Juin - 23:36

Alec eut un sourire instinctif lorsqu’il sentit ses pieds quitter le sol, et les bras de sa grande sœur le hisser sur ses genoux. Jusqu’à elle. Il laissa échapper un faible soupir soulagé, tout en se blottissant contre elle, le dos parcouru de frisson. Il avait beau dire… Ce n’était pas habituel, comme situation. Oui, il aimait sa sœur… Oui, il aimait chacun des membres de sa famille, et chacun d’une manière différente. Mais le dire… ou seulement croire que c’était réciproque, ce n’était pas aussi simple. Lui, habitué à regarder la scène se dérouler sous ses yeux, lui public attentif d’une vie qui pourtant était la sienne, ne pensait pas pouvoir être ainsi objet d’attention. Même s’il s’agissait d’Aislinn. Il n’avait pas l’habitude… et il devait bien s’avouer qu’il avait un petit peu peur. Juste un petit peu.

Elle l’intimidait plus qu’il n’oserait probablement jamais lui avouer. Bien que cela puisse se remarquer, rien qu’à la façon dont il leva vers elle ses grands yeux pleins de question, où brillaient encore quelques larmes retenues prisonnières. Alec eut une petite moue enfantine, et entreprit de se frotter assidument les paupières, comme s’il avait pu aussi facilement en faire partir l’eau salée qui menaçait de s’écouler sur ses joues. Bon… il fallait être courageux, après tout. Ne surtout pas pleurer. Surtout pas parce qu’on ne comprenait pas. Les idées paradoxales du petit garçon s’entrechoquaient contre ses tempes, et rivalisaient avec les grondements intempestifs de son estomac. Il ne savait tout simplement plus où donner de la tête. Sans compter l’étreinte rassurante… mais si étonnante, d’Aislinn autour de lui. Il avait beau l’adorer… il ne se souvenait pas l’avoir déjà vue se comporter de la sorte avec lui.

Son visage exprimait à la fois l’agréable surprise et la perplexité la plus pure et la plus naïve. Il se mit à se mordiller l’index en l’observant avec intensité. Son aînée essayait de lui expliquer quelque chose… Quelque chose de complexe, il le sentait bien. Et avec toute la bonne volonté du monde, l’enfant ouvrit grand ses oreilles, et écarta au loin ses doutes, ses indécisions, et ses interrogations. Simplement pour écouter sa grande sœur… comme pour écouter une histoire. Une légende.

Les gentils et les méchants… Voilà bien un concept qu’il était difficile de déloger de l’esprit du petit garçon. De n’importe quel enfant en général, à la réflexion… C’était à la fois le principe le plus clair et le plus embrouillé, pour Alec. Le plus clair, parce qu’il scindait tout bonnement son monde en deux parties bien distinctes, qui lui permettaient de savoir où se placer. Le plus embrouillé, parce que dans ces deux parties-là… les gens n’étaient pas forcément à la bonne place, eux. Aislinn, par exemple… n’aurait pas dû… Alec se mordit la lèvre, puis hocha patiemment la tête pour faire sentir à sa grande sœur qu’il était prêt à essayer de comprendre. Il frissonna imperceptiblement à cette main qui passa dans ses cheveux. Décidément… cela n’était pas habituel. Ni désagréable.

Oui, il se sentait seul… Mais cela n’avait jamais été une réelle douleur, ni une cause de chagrin véritable. Juste un état de fait. Pas bien gai, pas bien joyeux… Mais c’était comme ça, en quelque sorte. La vraie douleur, elle était venue lorsqu’eux, tous, étaient partis, les uns après les autres… C’est toujours ainsi, non ? C’est lorsque l’on perd quelque chose, que l’on se rend compte à quel point il était important. Mais Alec était encore bien jeune pour seulement saisir ce que ses propres sentiments signifiaient… Alors il approuva doucement. Oui. Les Invisibles étaient tous seuls, et tristes. Il voulait les aider. Comme il voulait aider ceux qui n’étaient pas Invisibles. Juste aider ceux qui sont tristes. C’était si simple, au fond…

Alors pourquoi… ?

La question silencieuse de l’enfant fut interrompue par l’explication de son aînée. Les Chimères étaient des super-héros… Oui, ça il le savait, bien sûr. C’était en partie pour cela qu’il était allé les rejoindre, après bien des péripéties. C’était pour cela qu’il désirait rester avec eux. Et demander à Aislinn de venir, elle aussi… Son cœur eut un raté, lorsqu’il comprit que ce ne serait pas possible. Et puis… elle lui dit que les Spectres n’étaient pas des méchants. Juste des gens tristes, eux aussi… Des gens qui faisaient des choses pas bien pour se consoler.

Alec fronça les sourcils. Comment pouvait-on se consoler en faisant du mal aux autres ? Perdu, il observa encore davantage le visage sérieux de son aînée, comme s’il le redécouvrait. Il aurait tellement voulu lui dire qu’il comprenait tout ce qu’elle disait… Vraiment. Mais il n’y arrivait pas complètement. C’était si bizarre… Il inspira profondément, et tendit par réflexe la main jusqu’à la joue d’Aislinn, pour effleurer sa peau, comme pour s’assurer qu’elle était encore là.


- Toi aussi, alors… Tu sais pas encore comment faire, pour plus être triste comme ça ?

Il n’était pas sûr de vouloir la réponse. Ou du moins, pas sûr d’avoir le droit de l’obtenir. Il sentit sa gorge se nouer. Sa sœur lui expliquait qu’elle était perdue… Et lui, l’était plus encore, de ne rien pouvoir faire pour elle. Et puis elle fit une étrange comparaison, qui le fit arquer un sourcil… et lui prêter plus encore d’attention. Malgré lui, les coins de sa bouche se redressèrent pour dessiner l’ombre d’un sourire amusé sur son visage de lutin. C’était joli… C’était amusant, comme image. Lui qui aimait tellement regarder les dessins-animés, tout comme écouter les histoires… Il connaissait les films Disney sur le bout des doigts.

Dans sa tête défilèrent les héros les plus différents possibles, et il les assembla avec un sourire. Son imagination, si vive, s’élança, poussée par les propos d’Aislinn. Il se sentit mieux… Oui. Elle avait raison. C’était clair, limpide… Il comprenait tout à fait. Il pouvait presque entendre l’étrange mélodie hétéroclite dont elle parlait. Les Spectres chantaient-ils vraiment ? Alec se tortilla légèrement. Non, c’était une image. Mais il se sentait pourtant plus à l’aise. Comme rassuré… Parce que sa sœur ne faisait pas du mal, bien sûr. Au contraire… Elle aidait les gens. Comme lui. Sauf qu’elle ne s’y prenait pas de la même manière, c’était tout. Elle essayait de les aider à chanter.

C’était si gentil de sa part… Il se blottit un peu plus contre elle, lorsqu’elle eut fini de parler, puis marmonna d’une petite voix :


- Chuis pas un super-héros… Je sais pas comment j’peux faire pour aider tout plein de gens, moi non plus. Je fais juste des tous petits trucs pour qu’ils soyent contents… Mais des fois c’est pas assez, et y a quand même des gens tristes, et moi je sais pas… je sais pas faire. Tu vois… on est pareil.

Oui, un peu… Et pourtant. Il s’était juré de rejoindre les Chimères, qui haïssaient les Spectres. Aislinn était la chef des Spectres. Son cœur lui sembla lourd comme une pierre. Il redressait un visage un peu pâle jusqu’à elle, et sa lèvre inférieure trembla. Il avait presque peur de prononcer une question dont il connaissait déjà la réponse.

- J’comprends… C’est vrai, juré, je comprends c’que tu dis… Et c’est gentil. C’est gentil de les aider, ces gens… Tu sais comment être gentille, en fait. C’est juste que… tu arrives pas à le montrer. Mais tu es la fille la plus gentille du monde. Je sais pas… Je sais pas pourquoi les gens il veulent se consoler en étant un peu méchants avec les autres… Mais j’te crois.

L’enfant inspira profondément. Tout lui avait paru très clair, lorsqu’elle parlait… A présent, la voix d’Aislinn s’étant tue, tout redevenait flou, changeant… Bien trop changeant. Il avait peur de ne pas dire ce qu’il fallait. Comme à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Pourtant, il le dit malgré tout.

- Et j’voudrais qu’on puisse être gentils tous les deux en même temps. Tu… tu voudrais pas venir avec moi ?


Non… Elle ne voudrait pas. Mais lui… il ne pouvait pas la laisser s’en aller comme ça, alors qu’il venait de la retrouver. La retrouver. Pour de vrai. Ses petits poings se refermèrent autour des vêtements d’Aislinn comme pour l’empêcher de partir. Ou retenir un rêve. Il ne pouvait pas non plus quitter les Chimères pour la rejoindre. Il avait peur… peur de la forêt, peur des Spectres malgré ce qu’elle venait d’en dire. Et il s’était promis d’aider les gens…

Soudain, un détail lui revint, et le prénom de Stella s’imposa à son esprit. Stella… Elle lui avait promis qu’ils retrouveraient Aislinn. Elle avait eu raison ! Elle allait être si contente, elle aussi ! Alec serra plus encore sa sœur contre lui, continuant d’ignorer les protestations violentes de son estomac.


- Chuis tellement content de t’avoir retrouvée… J’ai trouvé une amie à toi, très gentille. Elle s’inquiétait pour toi. Elle va être tellement contente, quand je vais lui dire…
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