Xian Heifeng

-- IDENTITE --

-- DESCRIPTIONS --

D'abord, la naissance d'une obsession. De celles auxquelles on s'accroche étant enfant car il n'y a rien d'autre autour, de celles qui finissent par occulter même leurs fondements pour vivre leur existence propre, qu'on ait encore besoin d'elles ou non. Puis tout le reste, comme un enrobage nécessaire, sans quoi la passion n'est qu'une envie sans achèvement. Et enfin, une forme d'équilibre, aussi difficile à discerner soit-il, car même la plus brillante des flammes ne peut survivre sans rien pour se nourrir. Voilà selon quel schéma se construisit Xian en grandissant, sans même en avoir conscience. Voilà comment elle est, désormais.

Volontaire. Entêtée à l'extrême, tenace, opiniâtre pour certains. On lui a déjà apposé tous les synonymes de ces mots, du plus flatteur au plus insultant suivant la position dans laquelle les commentateurs se trouvaient. Et force est de constater que c'est parfaitement justifié. Lorsqu'elle a un projet en tête, la jeune femme entend le mener à bien. Lorsqu'elle s'interroge sur quelque chose, elle pousse les investigations autant que faire se peut. Quitte à déranger, quitte à fouiner là où elle ne devrait pas. Car oui, Xian abrite en elle une passion dévorante, mais au lieu de la combattre elle s'y adonne complètement. Elle vit à son rythme, en fait son activité principale, peut-être même sa raison de vivre. C'est ce qui l'a fait partir de chez elle, voyager depuis la Sibérie jusqu'au fin fond de l'Afrique, voir des centaines de lieux différents pour récolter des témoignages, des objets, des images, des preuves. Mais des preuves de quoi ? Il suffit de poser la question. Car la jeune femme n'est ni timide ni réservée, et elle est capable de parler d'occulte et autres phénomènes paranormaux pendant des heures avec le plus grand sérieux. A vrai dire, une fois lancée il est assez difficile de l'arrêter. Et si elle a affaire à des sceptiques ? Qu'à cela ne tienne, c'est ce genre de personnes qu'elle rencontre le plus, et les débats ne lui font pas peur. Il lui en faut plus que ça pour se mettre à douter de ce qu'elle avance.

Car il ne faudrait pas se méprendre. Convaincue de l'existence des fantômes, elle l'est, mais cela n'en fait pas une personne naïve pour autant. Il ne suffit pas d'agiter un drap blanc au bout d'un bâton à minuit du haut de la plus haute tour d'un château pour qu'elle s'extasie. Si elle utilise le mot " chercheuse ", c'est bien parce qu'elle a besoin de preuves. En entendant parler d'un phénomène inexpliqué, Xian sait parfaitement bien que l'indication peut l'amener à quelque chose d'intéressant... ou à un simple coup monté, voire aux affabulations d'un fou. Encore qu'elle ne manque pas de théories concernant ces derniers. Ainsi, telle est sa démarche ; se prouver à elle-même qu'il s'agit d'une information fiable, d'un véritable phénomène paranormal avant de tenter de convaincre qui que ce soit d'autre. Et une fois que ce fait est établi ? Essayer de comprendre. Avec rigueur, en recoupant les informations - comme une scientifique se plaît-elle à dire. Voilà pourquoi parmi tous les documents qu'elle transporte, un grand nombre sont annotés d'un rouge sévère démontrant des contradictions, des impossibilités, de la pure invention. Voilà pourquoi elle est capable d'admettre que oui, cette année-là c'était les agissements d'une bande d'adolescents voulant faire une blague. Xian est logique malgré tout, même si pour la plupart des gens ce qu'elle dit peut paraître insensé. Car après tout, pourquoi pas ? Qu'est-ce qui rendrait l'existence de toutes ces choses illogique ? Des explications peuvent se trouver, pour tout, y compris les fantômes. Mais contrairement à ce que le sens commun voudrait, lesdites explications ne sont pas forcément tournées vers des reflets étranges de lumière dans le ciel, elles ne tendent pas à nier l'occulte. Juste à le rendre plus clair, avec ses propres règles. Un domaine largement décrié, mais encore tellement vaste et vierge, réservé aux exaltés et aux fous, aux romantiques et à ceux qui n'acceptent pas la réalité telle qu'elle est. Et à elle, qui n'est rien de tout cela.

Rien ? Vraiment ? Oui, vraiment. Peut-être que de part sa passion on aimerait que Xian semble évoluer dans un monde différent des autres, mais il n'en est rien. Le contenu de ses paroles est décalé, c'est vrai. Les objets qui l'entourent sont inconnus, parfois difficiles à identifier, c'est également indéniable. Et pourtant elle n'a pas l'air ailleurs. Pas dans la lune, la jeune femme n'est pas une douce rêveuse. Elle n'est pas de celles qui aiment s'asseoir au bord de l'eau simplement pour regarder le temps passer. C'est avant tout quelqu'un de pratique, avec les pieds sur terre, qui se refuse à perdre la moindre minute. Son attention est toujours retenue par quelque chose, lorsqu'on vient la voir elle est toujours occupée. Occupée oui, mais pas indisponible pour autant. Si on veut lui montrer un phénomène pouvant être digne d'intérêt, peu importe le moment, elle saura aménager son temps. Organisée et méthodique, il n'est pas difficile pour Xian d'abandonner son projet en cours le temps de s'occuper d'autre chose puis d'y revenir comme si de rien n'était, sachant exactement où elle s'était arrêtée. Jamais la jeune femme n'a compté la distraction au nombre de ses défauts. Et pourtant, elle est loin d'en être dénuée.

Son obstination est probablement ce qui lui est le plus souvent reproché. Lorsqu'elle veut poser quelques questions, par exemple. Oh elle est aimable, car on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre et qu'elle est plutôt d'un naturel sociable. Elle n'est pas trop pressante, non plus. Elle sait respecter les silences, les trous dans la narration. Du moins au début. Lors du premier contact, Xian comprend très bien qu'on ne veuille pas tout lui dire, et elle sait être patiente. Dans ses limites. Qui sont pour le moins clairement définies, du moins dans sa tête. Il ne s'agit pas d'une règle universelle, et les applications de son caractère sont différentes selon les situations. Mais une chose est sûre ; s'il y a quelque chose à savoir, elle le saura. Ainsi, tant qu'elle sent qu'il ne s'agit que de retenue vis à vis de quelqu'un nouvellement rencontré, la jeune femme est capable d'attendre. Mais si on lui signifie qu'on ne veut vraiment pas lui parler de quelque chose... cela n'a aucune importance. Elle continue de chercher, elle biaise. Quitte parfois à s'introduire chez des gens en cachette quand tout le reste à échouer. Cela veut-il dire qu'on ne peut pas lui faire confiance ? Certainement. Ses recherches sont au-dessus du reste, sa priorité. Les gens, les informateurs... même si elle peut les apprécier, elle sait que cela ne dure pas. Car jamais Xian ne s'est véritablement posée quelque part depuis qu'elle a quitté la maison de son enfance. En revanche, ses preuves l'accompagnent partout. Ainsi, la fin justifie les moyens. Et si pour cela il faut un peu tromper... eh bien, elle n'est pas de celles qui hésitent pendant des heures avant d'agir. Même si ce n'est pas sa façon de fonctionner préférée. Même si cela lui a déjà causé quelques ennuis. Tant qu'elle ne blesse personne les considérations morales peuvent s'adapter aux besoins, et il ne lui semble pas plus juste de faire de la rétention d'informations. Dans le fond, ayant été seule pendant longtemps, peut-être a-t-elle raté quelques petites choses quant aux bases des relations amicales. Mais noyée dans ses recherches et les centaines de personnes qu'elle rencontre pour les appuyer, ce n'est pas le genre de choses dont Xian se rend véritablement compte.

Son obstination et ses effets, le reproche de fond qu'on lui fait le plus souvent. Et pour la forme ? Elle est plutôt polie, pas désagréable, mais difficile à arrêter une fois lancée sur son sujet de prédilection. Comme toute passionnée, elle est capable d'en parler pendant des heures, et elle déteste qu'on l'interrompe tant qu'elle n'a pas tout dit. En revanche, qu'on puisse ne pas croire, elle l'accepte. Même si la mauvaise foi l'agace fortement. Peut-être même est-ce ce qui la rebute le plus chez les autres, ce qui la fait fuir le plus souvent. Être sceptique, oui, penser que ses preuves peuvent être trafiquées, oui, même si c'est presque l'insulter. Cela fait partie des débats, et elle n'en refuse aucun. Mais se contenter de mettre ses mains devant ses yeux en disant que " Ca n'existe pas ", voilà qui l'énerve fortement. Se considérant elle-même comme une scientifique à la démarche logique, elle attend des autres qu'ils fassent également preuve d'ouverture d'esprit. Sinon, elle s'en désintéresse rapidement. En revanche, les véritables débats, quand on essaie de la convaincre aussi sûrement qu'elle-même le fait pour son interlocuteur, l'amusent au plus haut point. C'est un jeu, cela peut ouvrir de nouvelles pistes. Et c'est fascinant. Pour peu qu'on soit capable de supporter son insistance et qu'on ait des choses à dire. Sa passion l'empêche-t-elle de parler d'autre chose ? Pas forcément. On peut très bien l'occuper avec un autre sujet quelque temps, mais toute la difficulté réside dans le fait qu'elle peut embrayer sur une histoire avec la moindre perche tendue, qu'elle soit évidente ou non. Et pour cela, elle peut devenir fatigante assez rapidement.

Il ne faut pas oublier que Xian est jeune. Vingt-deux années à peine, et même si elle appartient à la catégorie des gens plutôt posés elle est loin d'être éteinte. Elle sait s'amuser, quand elle s'y autorise. Elle n'a pas non plus perdu sa capacité à s'agacer à force de croiser des situations déplaisantes. Les coups montés pour faire croire à tel ou tel phénomène la dégoûtent toujours autant, elle est toujours capable de perdre le contrôle et de gifler quelqu'un ; la rigueur et la méthode ne veulent pas dire qu'elle a un contrôle parfait sur elle-même, loin de là. Pour avoir fait autant de choses qu'elle, pour s'être battue comme elle l'a fait pour mener ses projets à bien, il lui a fallut une flamme intérieure brûlante. Et ce n'est pas parce qu'au premier abord elle a l'air calme qu'il n'y a pas plus en elle. Cependant, malgré sa jeunesse certaine, Xian ne se laisse pas impressionner facilement. Et pour cause. Il vaut mieux ne pas être paralysé par la peur lorsqu'on parcourt le globe à la poursuite de phénomènes inexpliqués. Il vaut mieux être solide, avoir de l'aplomb, de la confiance. La jeune femme a tout ça. Et heureusement, elle a aussi la tête sur les épaules. Ce qui permet de la garder à cette même place quand la situation devient risquée. Oh il lui arrive de flirter avec le danger, à la limite du raisonnable, quand il n'y a plus d'autre recours. Mais dans l'ensemble, elle assure ses arrières. Heureusement pour elle.



Il est facile de laisser son regard s'attarder sur Xian. Parce qu'elle est jolie ? Non, ce n'est pas la raison. Oh, difficile de nier qu'elle est plutôt agréable à regarder, bien sûr, mais ce n'est pourtant pas la première réflexion qu'on se fait en la voyant. Oui, d'abord il y a généralement plutôt de la curiosité. Elle n'est pas d'ici, cela semble évident. Et pourtant, ses origines n'apparaissent pas telle une pancarte lumineuse au-dessus de sa tête. Comme si même dans son pays natal elle était à regarder de la même façon. Il faut s'attarder un peu sur ses traits pour se faire une idée.

Des cheveux d'un noir profond, lisses et fins, s'arrêtant juste sous ses épaules encadrent en dégradé le visage de la jeune femme. Quelque chose d'assez simple, harmonieux, tout comme le reste de ses traits. Jolis, mais manquant peut-être un peu de caractère en eux-même. Pas de quoi tomber en arrêt ainsi. Alors ? Peut-être qu'en s'attardant un peu sur le teint. Pâle, régulier, un peu comme celui d'une poupée. Peut-être trop blanc, pas en accord avec ce qu'on attendrait d'une demoiselle aux yeux délicatement bridés. Cela dénoterai des origines variées. Un mélange dans lequel elle aurait beaucoup pris de chaque partie, sans rien diluer, offrant un contraste important. Ce qui expliquerai son intérêt. Cela et ses yeux, qui illuminent le reste de son visage. Deux joyaux d'un bleu vif, observateurs, beaux de part leur couleur, simplement.

Alors, après un instant de réflexion, on opte pour un mélange européen et chinois. D'autant plus que son corps, ses formes, font bien plus penser à l'occident qu'à l'orient. En revanche, ses vêtements rappellent plus son pays d'origine, la Chine, qu'autre chose. Même si cela reste discret. Un jean sombre, le plus souvent, pour la neutralité, et un haut imprimé plus typique, souvent dans les tons rouge. Jamais rien de trop encombrant, elle n'aime pas gêner ses mouvements.



Mis à part ses origines mélangées, on peut noter tout ce avec quoi Xian se déplace. Pour ses voyages, elle a plusieurs valises remplies à craquer de documents, de coupures de journaux, de carnets de note, de pellicule et autre caméra, ainsi que de quelques objets moins identifiables. Tout cela vient toujours encombrer sa chambre d'hôtel, peu importe où elle se rend. Et dans la vie de tous les jours elle ne sort jamais sans un sac noir en bandoulière, contenant entre autre son appareil photo, son carnet de note du moment, et d'autres choses plus ou moins utiles selon les occasions.

-- BIOGRAPHIE --

Riche. Voilà le principal. Le reste importe peu à Xian. Ils sont loin d'elle, maintenant, et le seul lien qu'elle a encore avec eux est matérialisé par ses moyens financiers qui la mettent à l'abri du besoin et lui permettent même quelques extravagances. Propriétaire d'une société automobile prospère héritée de son père, le géniteur de la jeune femme s'est marié avec une mannequin Norvégienne voilà des années de cela. De cette union résulta trois enfants, Xian étant la deuxième, ainsi que l'abandon de la carrière de sa mère. Et de l'amertume ? Probablement.



Les chemins, les histoires, tout s'emmêle et se démêle au grès du temps. Il arrive qu'effectivement, le malheur des uns fasse le bonheur des autres. Le malheur de la mère de Xian, privée de son travail qui était sa passion par une décision inconsidérée, celle de suivre son mari en Chine, fut l'élément décisif qui permis à sa fille de vivre sa vie comme elle l'entendait. Mais si les graines de cet acte furent plantées tôt, avant même la naissance de l'enfant, ce n'est pas le propos. Car il s'agit bien de l'histoire de la deuxième enfant des Heifeng, de ce qu'elle vécu, de ce qui la fit devenir celle qu'elle est aujourd'hui, et pas de celle de ses parents.

Oui, pas celle de ses parents. Car au demeurant, liés par le sang ou pas, Xian n'eut que peu de contacts avec eux au quotidien. Son père était toujours accaparé par son travail, en voyage pour passer des accords, présenter de nouveaux modèles, faire valoir des alliances ou des rachats d'autres sociétés. Sa mère, elle, n'était pas liée par ce genre de contraintes, mais elle se sentait trop à l'étroit dans leur pourtant grande demeure. Aussi elle s'échappait de cette prison dorée dès qu'elle le pouvait, rêvant à la vie qu'elle aurait pu avoir en continuant son métier, regrettant ses plus jeunes années envolées. Soirées mondaines, paillettes, côtoyer son ancien milieu sans pourtant en faire partie, telles étaient les occupations de cette femme déçue que tout n'ait pas fonctionné comme elle l'aurait voulut. De cette femme qui ne supportait pas de prendre soin de ses enfants car ils lui apparaissaient malgré elle comme une source d'amertume de plus, comme les voleurs de sa jeunesse. Elle n'avait rien de méchant, non... elle était simplement malheureuse, refusant de payer le prix de ses choix passés. Trop juvénile pour cela, peut-être. Dans le fond peu importaient les raisons, car Xian avait quelqu'un d'autre pour s'occuper d'elle.

Elle n'était pas proche de ses deux frères, élevés dans une autre tradition, finalement assez loin d'elle, mais il y avait sa grand mère. La mère de son père. Une femme qui lui paraissait sans âge, qui semblait tout savoir, qui lui donnait l'impression d'être éternelle. Comme une déesse, un esprit bienveillant plus qu'une véritable personne. Xian l'aimait profondément. Tous les jours elle lui faisait son éducation, et le soir elle lui lisait des histoires. Toujours dans un même livre, un recueil relié en cuir rouge, finement décoré et illustré. Elle n'était pas sûre qu'il vienne véritablement de Chine, ne savait pas s'il était vieux ou récent, mais cela n'importait guère. Il la fascinait, faisait rêver l'enfant qu'elle était, et elle l'aimait.

Cela aurait pu durer ainsi, et elle aurait pu devenir parfaitement normale, vivre la vie que souhaitait son père, ne pas faire de frasques. Mais non. Car cette grand mère éternelle ne l'était évidemment pas, et elle mourut l'année des huit ans de Xian. Et l'on peut dire que c'est à partir de ce moment-là que tout changea véritablement. Lorsqu'un soir, tandis qu'elle lisait en pleurant le livre, désormais seule, elle vit une magnifique lueur s'échapper d'entre les pages. Blanche en son centre, bleu foncé aux extrémités, sa forme était changeante. Et elle semblait tellement... chaleureuse. Comme sa grand mère. Pour l'enfant qu'elle était, il n'en fallut pas plus pour se convaincre qu'il s'agissait vraiment d'elle. Puis la lueur réintégra les pages du livre. Puis elle s'endormit, l'ouvrage serré contre elle. Hallucination d'enfant malheureux ? Pur produit de son imagination pour se sentir mieux ? Qui sait ? Dans le fond, ce n'est pas l'important. Elle était convaincue de ce qu'elle avait vu, et elle l'est toujours. C'est tout ce qui compte.

Le lendemain, elle se rendit à la bibliothèque pour se renseigner sur ce genre de phénomènes. Et c'est là qu'elle trouva un exutoire pour sa peine et sa solitude. La passion qui allait guider ses pas jusqu'à Hellwood était née. Ensuite ? Il y eu les études, toutes les choses habituelles. Xian était généralement appréciée, quoique considérée comme étrange. Et pour cause. Elle lisait toujours les livres parlant de fantômes avec le plus grand sérieux, prenant des notes soigneusement consignées dans des carnets se remplissant de plus en plus au fil du temps. Ce n'était pas une lubie passagère. C'était bien sérieux. La plupart du temps les gens l'évitaient, quoiqu'elle ait un certain succès dans toutes les soirées où il était question de se raconter des histoires effrayantes. Enfin, relativement. Car ses histoires, même si elles avaient le potentiel pour donner des frissons dans le dos, n'étaient pas racontées de la bonne manière. C'était bien trop sérieux, avec des commentaires bien trop logiques et détachés. Au final elle se retrouva seul, mais c'est à peine si elle s'en rendit compte. Elle était bien trop occupée.

Et le temps passa. Et l'époque où le mot mariage commença à poindre dans la bouche de son père arriva. C'est là que sa mère réussi finalement à exprimer ce qu'elle ressentait, là où finalement après toutes ces années elle fut présente pour sa fille. Car lorsqu'elle cru entrevoir pour Xian le même destin que le sien, elle s'éleva contre son mari. Lui demandant plus de temps pour leur fille, qui avait visiblement d'autres envies. Lui demandant de ne pas la rendre malheureuse comme elle. Il avait toujours aimé sa femme, toujours regretté de l'avoir entraînée là-dedans après coup, et pour cela... ses arguments firent mouche. Du temps pour cette étrange gamine de profiter de sa jeunesse. Après, elle pourrait se marier. Mais pas trop tôt, pas comme elle. C'était possible, ils en avaient largement les moyens. Et Xian se battait tellement contre lui pour essayer de vivre sa passion comme elle l'entendait. Ainsi, il céda du terrain. Un peu. Car après tout, il pensait tout de même qu'il fallait bien se marier, que sa fille devait être placée. De là naquit un pacte entre eux. Depuis ses dix-huit ans jusqu'à ses vingt-cinq, elle serait libre. Mais elle avait intérêt à prendre à parti ce temps pour réfléchir convenablement à un époux, car à la fin il lui faudrait se marier. C'était ce qu'il fallait faire. La façon correcte de vivre sa vie. On voyait bien que ce délai ne l'enchantait pas, mais pour sa femme... il était prêt à cela, aussi ridicule cela puisse-t-il lui paraître.

Et Xian ? Ce marché, avait-elle l'intention de l'honorer ? Absolument pas. Elle voulait juste profiter de ces ressources, faire tout ce qu'elle voulait tant qu'elle le pouvait, et s'arranger en temps voulut pour continuer ainsi. D'ici à ses vingt-cinq ans, elle pourrait vivre par elle-même. Et en attendant... le monde s'ouvrait à elle. Elle pouvait aller où elle le désirait, voyageant d'hôtel en hôtel, poursuivant les témoignages... et c'est ainsi qu'elle finit par arriver à Hellwood, quelques jours après la mort du maire.

Bonsoir et bienvenue. Désolée pour le retard.
C'était long à lire xD. Mais je trouve rien à redire. Si Night' a quelque chose à ajouter, je l'invite ^^.
Sinon moi je valide =)

Je m'excuse aussi pour le retard.

Très jolie fiche, comme toujours, et je n'ai rien à ajouter.

Donc je valide.